Des médecins  à Paris / Photo: Reuters (Reuters)

Plusieurs milliers de praticiens diplômés en dehors de l'Union européenne (appelés Padhue), qui travaillent souvent depuis des années dans les établissements de santé français, étaient cette année contraints de réussir un concours sélectif, appelé "épreuves de vérification des connaissances" (EVC), pour pouvoir continuer à exercer.

Un régime dérogatoire qui permettait auparavant aux établissements d'embaucher des non lauréats sous divers statuts précaires s'est éteint au 31 décembre, rendant impossible leur maintien en poste.

Mais le nombre limité de places à ce concours - 2.700 postes pour 18.000 candidats, dont une moitié s'étaient inscrits depuis l'étranger, selon la conférence des doyens de médecine - avait laissé une grande partie d'entre eux sur le carreau, certains se retrouvant même sans papiers car leur carte de séjour est souvent conditionnée à leur travail.

Lundi, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a annoncé qu'elle prolongerait les autorisations temporaires de travail des praticiens actuellement en poste, dans l'attente qu'ils puissent repasser les EVC en 2024.

"Mais le recensement des Padhue +en poste+ s'est effectué le 16 janvier, alors que de nombreux Padhue avaient été +remerciés+ dès la publication de leurs résultats d'EVC, un mois avant", déplorent dans un communiqué les sections hospitalières des syndicats CGT et FO, l'association des médecins urgentistes de France (Amuf) et un syndicat spécialisé, l'IPADECC.

"Quant aux EVC, il s'agit d'une procédure surtout administrative, où l'arbitraire des quotas est érigé au rang de fonctionnement institutionnel" et "certains praticiens, pourtant en service dans leur spécialité, sont recalés avec 15 de moyenne", poursuivent-ils.

Pour eux, le gouvernement ne fait que "maintenir dans la précarité les Padhue, sur des contrats rémunérés de façon indigne et limités dans le temps".

"Nous demandons l'ouverture urgente de négociations avec le ministère, pour que cette précarité cesse", et qu'ils obtiennent, sans numerus clausus, "un statut digne" et "de plein exercice, sur la base de leur expérience professionnelle", écrivent-ils.