France: un tribunal refuse d'ouvrir les centres pour déplacés ukrainiens aux autres migrants (Others)

Le tribunal administratif de Paris a rejeté, jeudi 28 juillet 2022, une requête des associations « Utopia 56 » et « Médecins du Monde » visant à ouvrir les centres d’hébergement d’urgence dédiés aux déplacés ukrainiens à Paris, à l’ensemble des personnes dans le besoin, notamment aux personnes exilées venues d'autres pays que l'Ukraine.

Le tribunal estime que les associations requérantes n'ont pas prouvé que les dispositifs d'hébergement d'urgence "de droit commun", notamment le Samu social (numéro d'urgence 155), étaient saturés.

Il indique que les centres pour les déplacés ukrainiens ont été mobilisés afin de "ne pas saturer les dispositifs de droit commun de l’hébergement d’urgence" et que les deux associations "n’apportent pas la preuve d’une carence manifeste des différentes autorités compétentes s’agissant des dispositifs de droit commun d’hébergement d’urgence destinés aux populations susceptibles d’en bénéficier".

Dans une publication sur Twitter, Utopia 56 déplore cette décision et signale son intention, avec Médecins du Monde, de faire appel de cette décision.

"La juge a statué : si elle reconnaît que nombre de personnes vulnérables dorment à la rue, elle n’y voit pas de carence de la préfecture de Paris ou du ministère de l'Intérieur. La logique là-dedans ?", s'interroge l'association.

Dans un communiqué commun, les deux ONG rapportent qu'"entre le 14 juin et le 20 juillet 2022, sur les 1 179 demandes [de logement] faites à « Utopia 56 », 66 % sont restées sans solution d’hébergement” alors que dans le même temps, le centre d’accueil pour déplacés ukrainiens de la porte de Versailles est "sous-occupé” depuis plusieurs semaines.

Elles ajoutent que sur les 600 places disponibles, très peu sont occupées chaque soir.

Les associations « Utopia 56 » et « Médecins du Monde » dénoncent le deux poids deux mesures, dans le traitement des exilés ukrainiens et des exilés provenant d'autres pays.

AA