Les deux prétendants s'affrontent sur le terrain du pouvoir d'achat, sujet de préoccupation numéro un des Français, et de la réforme des retraites (AP)

Les deux adversaires à la présidentielle française Emmanuel Macron et Marine Le Pen, toujours sur le terrain mardi, s'évertuent à détailler et justifier leurs programmes respectifs, notamment sur les questions sociales et l'épineux sujet des retraites.

Le président sortant, centriste, et sa rivale d'extrême droite, engagés dans une rude bataille pour le scrutin indécis du 24 avril, tentent d'élargir leur base électorale, particulièrement du côté des électeurs très courtisés du leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième avec 21,95% des voix.

Les deux prétendants s'affrontent sur le terrain du pouvoir d'achat, sujet de préoccupation numéro un des Français, et de la réforme des retraites.

Déjà assailli toute la journée de lundi sur son projet d'âge de la retraite à 65 ans, Emmanuel Macron a fini par lancer un signal fort vers l'électorat populaire en se disant prêt à "bouger" sur ce totem de son programme, entrouvrant la porte à un âge de départ à 64 ans.

Une concession inattendue à treize jours du second tour, mais encore vague, le président sortant promettant de clarifier sa position dans les jours à venir.

La réforme de s retraites, projet phare d'Emmanuel Macron, avait entraîné une forte contestation et des grèves en 2019, avant d'être gelée en raison de la crise sanitaire entraînée par la pandémie de Covid-19.

En déplacement à Mulhouse, une ville de l'est de la France qui a voté à 36% pour Jean-Luc Mélenchon, M. Macron a de nouveau été interpellé sur les questions sociales : hôpital, retraites, pauvreté, jeunes. Il a réitéré sa promesse de porter la retraite minimum à 1.100 euros et de rendre automatique le calcul et le versement des aides sociales.

Le président sortant a engrangé mardi les so utiens de l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy et de l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

Emmanuel Macron est "le seul en situation d'agir", a écrit M. Sarkozy sur Facebook, invoquant "la fidélité aux valeurs de la droite républicaine" et "la valorisation du travail" par le président sortant.

M. Jospin a lui justifié son choix par la nécessité d'"écarter" Marine Le Pen.

"Aucune confiance"

En campagne à Vernon, dans l'ouest, la candidate d'extrême droite est pour sa part revenue sur son projet de "révolution référendaire".

"Il faut arrêter de considérer le peuple français comme un ennemi", a lancé Mme Le Pen, qui veut soumettre un changement de constitution à référendum et y inscrire le concept de "priorité nationale" et de primauté du droit national sur le droit international.

Elle entend également interdire le port du voile dans l'espace public et le sanctionner par une amende.

Dans la matinée sur la radio France Inter, Mme Le Pen avait de nouveau attaqué son rival sur la question des retraites. M. Macron "ira au bout de son obsession" sur la retraite à 65 ans s'il est réélu, a assuré la candi date d'extrême droite, qui défend le maintien de la retraite à 62 ans.

"Je n'ai aucune confiance dans Emmanuel Macron, mais aucune, et encore moins à dix jours du second tour" de la présidentielle, a-t-elle dit mardi matin en évoquant les possibles concessions du président sortant.

Soucieuse de lisser son image même si son programme, notamment sur l'immigration, reste radical, la candidate du Rassemblement national a tenu également sur France Inter à se démarquer d'Eric Zemmour, l'ex polémiste ultra radical qui a obtenu 7% des voix et appelé à voter pour elle, en rejetant la poss ibilité qu'il fasse partie du gouvernement si elle entrait à l'Élysée.

Agences