France: Macron critiqué pour un recadrage de sa Première ministre sur l'extrême droite / Photo: Reuters (Reuters)

Le chef de l'Etat avait pris ses distances avec Elisabeth Borne en assurant mardi qu'il ne fallait pas combattre l'extrême droite "par des arguments moraux" mais par "le fond" et "le concret". "On ne peut plus battre dans nos démocraties l'extrême droite simplement avec des arguments historiques et moraux", a-t-il réaffirmé mercredi en marge d'un déplacement à Bratislava, en Slovaquie.

Des responsables de gauche et de droite ont réagi en accusant M. Macron de "banaliser" le RN de Marine Le Pen, premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale, qui s'est engagé depuis plusieurs années dans une entreprise de dédiabolisation pour élargir sa base électorale.

Le président de la République fait preuve d'un "cynisme assez incroyable", a dénoncé Olivier Marleix, le patron des députés Les Républicains (droite), rappelant que M. Macron avait été élu en 2017 et 2022 face à Marine Le Pen à la faveur d'un front commun contre l'extrême droite.

M. Marleix a également rappelé que l'ancêtre du RN, le Front national, comptait parmi ses fondateurs un officier de la Waffen SS.

A gauche, le patron du Parti socialiste Olivier Faure a apporté son soutien à la Première ministre, fille d'un rescapé de la Shoah, en assurant qu'elle était légitime à rappeler "la filiation de l'extrême droite".

Plus généralement, la gauche s'est saisie de cet épisode pour dénoncer les ambiguïtiés du chef de l'Etat, qui serait prompt à attaquer l'extrême gauche et ferait preuve de mansuétude à l'égard de l'extrême droite. M. Macron a d'ailleurs été récemment critiqué pour avoir, après plusieurs faits divers, évoqué le concept de "décivilisation" cher à l'extrême droite.

Les divergences entre M. Macron et sa Première ministre ont également conduit des élus d'opposition à s'inquiéter d'un "dysfonctionnement problématique" à la tête de l'Etat.

Mercredi à Bratislava, le chef de l'Etat n'a pas nié une divergence de vues avec Mme Borne mais a tenu "à lui redire toute (sa) confiance".

AFP