France : Macron appelle à une majorité "claire" (AFP)

Sept semaines après la présidentielle, 48,7 millions de Français sont appelés aux urnes dimanche pour un scrutin dont le chef de l'État attend une majorité "d'action" à l'Assemblée nationale, où les extrêmes de gauche comme de droite espèrent redessiner à leur avantage le paysage politique.

En déplacement dans le Tarn sur le thème de la sécurité, Emmanuel Macron en a profité pour mobiliser son camp, alors que des sondages prédisent une majorité à la confédération "Ensemble!", mais pas forcément absolue.

"La mise en œuvre du projet que j'ai défendu durant la campagne présidentielle (...) nécessite une majorité forte et claire à l'Assemblée nationale. Majorité qui doit refléter parfois des différences, mais qui doit permettre (...) que ce projet soit mis en oeuvre", a souligné le président, s'engageant résolument dans la campagne électorale.

Évoquant les ambitions de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), coalition créée sous l'égide du chef de file de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, et du Rassemblement national, Emmanuel Macron a joué la carte de la dramatisation.

"Je veux alerter les Françaises et les Français sur l'importance du choix qu'ils ont devant eux dès le 12 juin prochain. Si l'élection du président de la République est cruciale, l'élection des députés est décisive", a-t-il exposé.

De la crise à la crise

"Et des équilibres qui se dessineront à l'Assemblée nationale dépendent aussi le destin de la France et des vies quotidiennes de chacun", a-t-il poursuivi, s'inquiétant du risque d'abstention.

"Rien à voir avec des temps ordinaires qui pourraient justifier une forme d'indifférence, de relativisme, oserais-je dire aquoibonisme", a dit le président, insistant sur la gravité du moment, "un moment crucial".

Les Français, a-t-il jugé, ont le sentiment de "perdre le contrôle" dans un monde de désordres - géopolitique, climatique, social, du vivant, des valeurs...

"Face à ce contexte hanté par l'incertitude, les extrêmes aujourd'hui proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation", a-t-il estimé, en évoquant la guerre en Ukraine et la stratégie du RN et de Nupes vis-à-vis de l'Otan.

"Au fond, ce que proposent l'extrême droite comme l'extrême gauche, c'est de revenir sur tout ce qui a permis à la France d'être plus forte et de tenir face aux crises passées", a martelé Emmanuel Macron.

"Rien ne serait plus dangereux que s'ajouter au désordre mondial un désordre français que proposent les extrêmes", a-t-il lancé.

"Dans cette période délicate, il faut à la France, non pas des alliances de circonstance sur des places, des idées sacrifiées pour des postes, non des postures, désinvolture comme aventure, mais de la cohérence, de la compétence et de la confiance", a insisté le chef de l'État, dans une pique à Jean-Luc Mélenchon et à la Nupes.

Reuters