France : la pauvreté touche davantage l'Outre-mer que la métropole (AP)

En France, la pauvreté touche davantage les habitants des départements et régions d'Outre-mer (DROM) que ceux de l'Hexagone, a révélé une étude publiée le lundi 11 juillet par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).

Selon cette analyse, la grande pauvreté est "cinq à quinze fois plus fréquente" en Outre-mer (de 10 à 29 %) qu'en métropole (2 %) alors que 18 % des Français se trouvant dans une situation de grande pauvreté vivent dans les DROM et que la population des Outre-mer ne représente que 3 % de la population française totale.

Ainsi, la moitié des Guyanais se trouve en situation de grande pauvreté, avec des revenus inférieurs à 470 euros par adulte et par mois.

Selon l'INSEE, "une personne est en situation de grande pauvreté si elle est à la fois en situation sévère de pauvreté monétaire (niveau de vie inférieur à 50 % du niveau de vie médian français) et de privation matérielle et sociale (au moins 7 privations sur 13)".

Au total, en Guyane, 7 personnes sur 10 sont pauvres (pauvreté et grande pauvreté incluses) alors qu'en métropole la pauvreté touche 2 personnes sur 10.

Sur l'ensemble des DROM, la moitié des ménages se trouve en situation de pauvreté.

Parmi les personnes les plus touchées par la grande pauvreté, figurent les chômeurs, les familles monoparentales et les retraités.

Ainsi, entre 17 % et 32 % des familles monoparentales sont touchées par une pauvreté de grande importance dans les DROM, alors que c'est le cas de 5 % des familles monoparentales de l'Hexagone.

De façon similaire, ce chiffre varie de 22 % à 43 % pour les chômeurs vivant dans les Outre-mer contre 9 % en métropole.

Parmi les retraités, la grande pauvreté touche 9 % à 15 % des personnes dans les DROM, contre 1 % dans l'Hexagone.

Selon l'INSEE, la grande pauvreté mène à des privations qui atteignent les besoins fondamentaux. Ainsi, 4 à 6 personnes sur 10 se trouvant en situation de grande pauvreté n'ont, par exemple, pas la capacité d'avoir deux paires de bonnes chaussures et 4 à 5 personnes sur 10 ne peuvent pas faire un repas contenant des protéines au moins tous les deux jours.

AA