Elisabeth Borne a mobilisé les représentants de la majorité pour une dernière ligne droite "de combat" avant le second tour des élections législatives (AFP)

Elisabeth Borne a mobilisé mardi les représentants de la majorité pour une dernière ligne droite "de combat" avant le second tour des élections législatives, insistant sur "le désordre" et "le risque de blocage du pays" en cas de victoire dimanche de la Nupes, alliance de gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon.

Depuis le résultat en demi-teinte de la coalition présidentielle "Ensemble" au premier tour des législatives, au coude à coude avec la Nouvelle Union populaire écologique et populaire, la Première ministre, qui n'a pas d'expérience électorale, est en première ligne pour éviter le scénario d'une majorité relative qui briderait l'action d'Emmanuel Macron.

Elle a réuni mardi matin au QG d'Ensemble, à Paris, les principaux représentants de la confédération pour de nouveau préciser sa "stratégie de combat", a rapporté son entourage.

Une stratégie qui vise prioritairement à dramatiser l'enjeu du scrutin du 19 juin prochain, en brandissant la menace d'une Assemblée nationale instable livrée aux troupes de Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas renoncé à imposer une cohabitation au chef de l'Etat, même si les projections en sièges des instituts de sondage écartent cette perspective.

"Il s’agira de rappeler ce que sont nos opposants : le désordre, l’explosion des taxes, une écologie de la décroissance et des interdits", a-t-elle déclaré, selon des propos relayés par son entourage.

"Il s’agira d’avertir sur le risque de blocage du pays, alors même qu’il y a la guerre aux portes de l’Europe et que nous devons être forts et stables pour y faire face", a-t-elle ajouté.

Aux tenants présumés du "désordre", les caciques de la majorité opposent la nécessité de "députés utiles" .

"Seuls les députés de la majorité pourront être des voix fortes et des relais utiles à Paris pour leurs territoires", a martelé Elisabeth Borne, qui se présente dans le Calvados.

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, le président de l'Assemblée nationale sortant Richard Ferrand, les ministres Olivier Dussopt, Olivia Grégoire, Stanislas Guerini ou encore Franck Riester, notamment, participaient à la réunion.

Dans une interview publiée mardi dans Le Figaro, Edouard Philippe, président d'"Horizons", met en garde contre une "France ingouvernable", parlant de "folie" et d'"aventure" si la coalition présidentielle, dont le score est en recul par rapport au scrutin présidentiel, venait à échouer dimanche.

Au total, 572 circonscriptions sur 577 restent en jeu, avec une majorité absolue fixée à 289 sièges.

"Je suis de ceux qui considèrent qu'il est essentiel de maintenir l'élan réformateur", déclare Edouard Philippe.

Sur France 2, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a estimé qu'une majorité relative ferait "perdre du temps à l'exécutif", évoquant le risque de "négociations interminables" pour garantir des majorités ponctuelles.

"Il n’y a pas de contradiction entre majorité absolue et dialogue", a-t-il dit.

Face aux arguments de la majorité, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau regretté mardi le refus d'Elisabeth Borne de débattre avec lui, déplorant dans un tweet que le chef de l'Etat parte à "à l'étranger" et que la cheffe du gouvernement soit "aux abonnés absents".

Emmanuel Macron, qui a évoqué mardi en Conseil des ministres les élections législatives sous le seul angle de l'abstention (qui a atteint dimanche dernier un record de 52,49%), était attendu en Roumanie et en Moldavie.

Reuters