France: la grève continue dans les raffineries malgré une augmentation des salaires jugée faible (Reuters)

Mardi soir, à l'issue d'une journée de grèves et de manifestations dans tout le pays, la CGT a proposé la "reconduction du mouvement" des raffineries initié le 27 septembre jusqu'à mercredi en mi-journée, moment où doivent se tenir de nouvelles assemblées générales.

Mardi soir à Gonfreville en Normandie, dans le nord-ouest de la France, la reconduction a été votée massivement, selon Emmanuel Letetu, élu CSE de la CGT, et Pierre Yves Hauguel, délégué CGT.

Outre la Normandie, le mouvement de grève à l'appel de la CGT dans les raffineries et dépôts concernait encore mercredi matin les sites TotalEnergies de Donges (ouest), La Mède (sud), le dépôt de Feyzin (sud-est) - la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique - et le dépôt de Flandres (nord), a indiqué Eric Sellini, coordinateur national de la CGT des raffineries.

Selon Olivier Mateu, secrétaire départemental CGT des Bouches-du-Rhône (sud-est), "rien n'est décidé" pour la suite.

"Ce sont les salariés qui décideront", relève aussi M. Sellini.

De nombreux élus du syndicat doivent participer mercredi matin en vidéoconférence à une réunion nationale où chaque section doit se prononcer et une décision être prise concernant un appel à une grève générale, a précisé M. Mateu.

"Au-delà des raffineurs et des 14.000 salariés de TotalEnergies, nous portons aussi la voix de ceux qui souffrent du fait que les salaires ne suivent pas l'inflation et qui voient l'hiver arriver avec des promesses de hausse sur les prix de l'énergie ou de l'alimentation", a fait valoir M. Sellini.

Accord de branche

"C'est au niveau national que cette question (des salaires, NDLR) doit être traitée, car on est dans une situation tout à fait particulière", a-t-il ajouté, alors que beaucoup demandent une indexation des hausses de salaires sur l'inflation.

Au total, 107.000 personnes ont d'ailleurs manifesté mardi en France pour demander de meilleurs salaires selon le ministère de l'Intérieur, "près de 300.000" selon la CGT. Lors de la précédente journée du même type, la CGT avait dénombré moins de participants (250.000), mais le ministère de l'Intérieur davantage (118.500).

Dans le reste du secteur de l'énergie, la CGT a signé un accord de branche avec les syndicats FO et CFDT portant sur des augmentations dans les industries gazières et électriques, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Ce qui constitue une première étape pour l'ouverture de négociations salariales en bonne et due forme dans les 157 entreprises concernées dont les énergéticiens EDF et Engie.

Chez TotalEnergies, qui relève du secteur de la chimie au sein des organisations professionnelles, la CGT n'a pas signé l'accord salarial conclu vendredi entre la direction et les deux syndicats majoritaires, la CFE-CGC et la CFDT.

L'accord prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3.000 et 6.000 euros. La CGT réclamait 10% pour compenser l'inflation et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe en 2021.

AFP