Migration du nord de Gaza vers le sud  / Photo: AA (AA)

Dans une tribune publiée samedi dans les colonnes du journal Le Monde, les 18 signataires qui sont tous d’anciens ambassadeurs de France, estiment que la nécessité d’aboutir à un cessez-le-feu “n'a pas, jusqu'ici, été rappelé en termes suffisamment forts et explicites, malgré les appels du Secrétaire général des Nations unies, qu'il convient de soutenir”.

“En effet, le droit international condamne toute mesure de sanctions punitives à caractère collectif sur les populations civiles, entre autres, le blocus total décidé immédiatement par le gouvernement israélien sur l'approvisionnement en biens essentiels”, est-il par ailleurs rappelé.

Les ambassadeurs soulignent également qu’il “convient de condamner les attaques aériennes sur des objectifs civils comme des lieux de culte, des hôpitaux, des écoles” et que si “Israël s'en défend, affirmant que ces lieux cachent des installations militaires”, le simple “fait que des édifices des Nations unies, d'ONG, voire d'Etats tiers comme la France, aient été touchés, invalide quelque peu cette argumentation”.

“Il convient, dès maintenant, de réfléchir au jour d'après” et “le règlement de la guerre à Gaza passe par une solution politique de la question palestinienne sur la base du droit international”, font en outre valoir les signataires de cette tribune. Parallèlement, ils déplorent le fait que “la solution à deux Etats est devenue de plus en plus difficile à bâtir » en raison notamment “de l'annexion du grand Jérusalem et de l'encouragement à la construction de colonies juives en Cisjordanie, qui regroupent maintenant près de 500 000 habitants”.

Les ambassadeurs considèrent enfin qu’un fort engagement de la communauté internationale, notamment des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et des pays arabes, est indispensable” et que “la France, qui a perdu beaucoup de sa crédibilité au Moyen-Orient et a vu son image se dégrader fortement dans le monde arabo-musulman, doit y prendre part”.

“Encore faudrait-il qu'elle mène une politique équilibrée, cohérente et indépendante des pressions extérieures. Or, malgré un certain rééquilibrage, ce n'est pas ainsi que celle-ci est perçue par de nombreux pays et par l'opinion publique. Cette politique demande du courage et de la lucidité, par-delà les réactions émotionnelles que suscite cette guerre totale”, poursuit la tribune.

À noter que parmi les signataires de cette tribune figurent notamment Nada Yafi, ancienne ambassadrice de France au Koweït, ou encore Alain Rémy, ancien ambassadeur de France en Ukraine et en République démocratique du Congo.

AA