Etats-unis: des employés de Starbucks veulent manifester devant une centaine de magasins / Photo: AP (AP)

L'organisation à l'origine de ce mouvement, Starbucks Workers United (SWU), prend prétexte d'une grande opération marketing de la chaîne de cafés qui prévoit de distribuer gratuitement un gobelet réutilisable rouge aux clients achetant une boisson dans l'un des milliers d'établissements.

Des membres de SWU veulent s'installer devant certains d'entre eux et offrir leur propre gobelet.

Ils "réclament le droit de monter un syndicat sans intimidation ni peur", indique l'organisation dans un communiqué.

Un groupe de salariés de Starbucks à Buffalo, dans le nord des Etats-Unis, avait créé la surprise fin 2021 en créant le premier syndicat dans un magasin directement géré par la chaîne dans le pays. Ils ont ensuite fait des émules, plus de 260 établissements ayant désormais rejoint SWU.

Mais la direction de l'entreprise a tardé à engager des négociations sur des conventions collectives et est accusée par le syndicat de tactiques d'intimidation envers ses membres. Parmi celles-ci le renvoi pour des raisons fallacieuses de salariés cherchant à se syndiquer, voire la fermeture pure et simple de magasins.

Le Bureau en charge du droit du travail aux Etats-Unis (NLRB) a porté des dizaines de plaintes à l'encontre de l'entreprise. En août, un juge a notamment forcé Starbucks à ré-embaucher sept salariés d'un établissement de Memphis (Tennessee), licenciés pour avoir tenté de se syndiquer.

Starbucks n'avait pas dans l'immédiat répondu à une sollicitation de l'AFP sur le mouvement de protestation organisé jeudi.

Dans le sillage de la chaîne de cafés, plusieurs syndicats ont fait des percées dans des entreprises qui avaient jusqu'alors réussi à repousser les velléités de leurs salariés, dont Amazon, Apple, Chipotle ou Trader's Joe.

Mais face à la résistance de leur direction, ils peinent encore à transformer leurs victoires en avancées concrètes.

"Si Starbucks peut enfreindre la loi pour décourager les efforts de syndicalisation de ses travailleurs, d'autres entreprises pourraient suivre son exemple", remarque SWU qui craint pour "l'avenir du mouvement syndical aux Etats-Unis".

AFP