200 personnes ont été interpellées en trois jours. 4 personnes ont été tuées.  / Photo: AFP (AFP)

Ce jeudi, un deuxième gendarme a perdu la vie en Nouvelle Calédonie. D'après Gérald Darmanin, il s'agit d'un tir accidentel et non d'un tir de la part des émeutiers. Cela fait passer à cinq le nombre de victimes depuis le début des violences.

La nuit denrière a été malgré tout plus calme mais des commerces ont été, à nouveau, incendiés ou pillés. Certains quartiers ont été totalement mis à sac. Le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis le Franc, a lancé un nouvel appel au calme. “Je demande à tous de respecter le couvre-feu. De respecter l'interdiction de port d'armes, de transport d'armes et de rassemblement dans l'agglomération de Nouméa”.

Selon lui, les destructions engendrées par les émeutes peuvent représenter “des centaines de millions d'euros” de dégâts.

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L’état d’urgence permet l’envoi de l’armée pour sécuriser l‘aéroport et le port maritime. 1 000 policiers vont être envoyés en renfort. Il permet de prendre des mesures exceptionnelles comme le blocage de la plateforme TikTok parce qu’elle est utilisée par les émeutiers. Des renforts de police sont également en route pour Nouméa.

Cinq personnes appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), ont été assignées à résidence.

Ce matin, sur France 2, le ministre de l’Intérieur a accusé ce groupe d’être responsable des émeutes qui secouent l’archipel. La CCAT est "un groupuscule qui se dit indépendantiste mais qui, en fait, commet des pillages, des meurtres, de la violence. Il ne faut pas le confondre avec des militants politiques" a-t-il déclaré.

Le Haut-Commissaire de la République accuse les indépendantistes d’être responsables de l’embrasement qui a suivi la réforme constitutionnelle votée par les députés. En cause, un élargissement du corps électoral que les indépendantistes refusent.

Face aux émeutes, les partis indépendantistes ont appelé au calme, sans effet pour l’instant.

La violence de la réaction de la population a surpris beaucoup de monde. Elle est nourrie selon les experts par une crise économique et la question de l’avenir de la communauté kanak qui estime que Paris ne dialogue pas et veut revenir sur les accords de Nouméa ; accords qui devaient permettre, à terme, une décolonisation.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron convoque un second conseil de défense, ce jeudi matin à 11h00 (heure locale). Il a proposé aux élus de la Nouvelle-Calédonie une réunion en visio-conférence, en milieu de journée.

Les émeutes ont fait 5 morts, trois jeunes Calédoniens et deux gendarmes. Plus de 200 personnes ont été interpellées.


TRT Français et agences