Espagne: début d'une grève illimitée d'une partie des routiers / Photo: Reuters (Reuters)

La grève, convoquée à l'appel de la "Plateforme nationale de défense du secteur routier" (qui regroupe des PME et des transporteurs indépendants), mais à laquelle s'opposent l'ensemble des organisations représentatives du secteur, a débuté à l'aube avec des rassemblements dans plusieurs villes du pays, dont Madrid.

Ces rassemblements n'ont cependant pas provoqué de perturbations notables lundi matin, certaines manifestations ayant même été annulées.

Les conséquences de la grève sont à ce stade "minimes", a assuré la ministre espagnole des Transports, Raquel Sánchez, devant des journalistes, en remerciant "tous les chauffeurs routiers" ayant choisi "d'effectuer leur travail en toute normalité".

"Selon les informations qui me parviennent (...) nous avons pour l'instant une activité normale sur les routes et dans les centres logistiques", a abondé José María Quijano, secrétaire général de la fédération de transporteurs CETM, l'une des principales organisations du secteur.

Le marché d'intérêt national Mercamadrid, l'un des principaux marchés de gros d'Europe après celui de Rungis (banlieue parisienne), a fait savoir, de son côté, que son activité était normale. Des forces de police ont été déployées préventivement lundi matin sur ses accès.

Les grévistes entendent dénoncer ce qu'ils considèrent comme l'inaction du gouvernement face à la flambée des coûts dont est victime le secteur en raison de l'envolée de l'inflation, malgré une loi adoptée suite à une première mobilisation en mars afin d'éviter que les transporteurs travaillent à perte.

"Nous en avons marre d'être trompés et spoliés de toutes parts", a dénoncé dans un communiqué la "Plateforme". Interrogé en marge de la manifestation organisée à Madrid, le président de ce collectif, Manuel Hernández, a dénoncé le non-respect par le gouvernement de gauche espagnol des engagements pris au printemps.

"On ne veut pas" que la mobilisation "dure aussi longtemps qu'en mars", a-t-il toutefois assuré, en accusant le gouvernement de Pedro Sánchez de vouloir "criminaliser" les manifestants. Les routiers ne cherchent pas à "nuire" à l'activité économique, a-t-il insisté.

La "Plateforme" avait été le fer de lance de la grève du mois de mars, qui avait perturbé durant 20 jours l'approvisionnement de nombreux magasins et supermarchés. Cette grève avait conduit le gouvernement à annoncer une aide d'un milliard d'euros au secteur, avec notamment des subventions sur les carburants.

AFP