Erdogan : nous mettons en garde la Grèce, nous ne plaisantons pas ! (AA)

Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a mis en garde Athènes contre ses agissements qui violent les accords internationaux en installant des armes sur les îles démilitarisées en mer Egée.

Le chef de l'État turc a pris la parole, jeudi, lors des exercices militaires "Efes 2022", menés dans la province d'Izmir, dans l'ouest de la Turquie, sur les bords de la mer Égée.

"Nous ne plaisantons pas" ! C'est avec ces mots qu'Erdogan a voulu démontrer la détermination de la Turquie à défendre ses droits en mer Égée face aux agissements d'Athènes dans la région.

Malgré les accords internationaux qui définissent le statut démilitarisé des îles grecques à proximité du littoral turc, les autorités grecques ont entrepris, depuis plusieurs mois, une politique de remilitarisation de l'île de Meis (Kastellorizo ​​en grec) située à seulement 2 kilomètres de l'Anatolie et à 580 kilomètres du continent grec.

"Nous invitons la Grèce à abandonner l'armement des îles au statut démilitarisé et de manière conforme aux accords internationaux", a d'abord déclaré le président turc.

Avant de poursuivre : "la Turquie n'abandonnera pas ses droits et n'hésitera pas à user des moyens que les accords internationaux lui procurent sur le statut démilitarisé des îles".

Erdogan a par la suite durci son discours pour montrer toute la détermination de son pays face aux agissements et provocations d'Athènes, lançant : "Nous ne plaisantons pas !".

"Nous mettons en garde la Grèce pour qu'elle ne revive pas les déceptions et regrets d'il y a un siècle quand elle courait derrière des ambitions irréalistes", a-t-il ajouté.

La même détermination, le président turc l'a exprimée au sujet du nord de la Syrie, où l'organisation terroriste PKK/YPG menace le territoire turc.

Après la dernière opération turque dans le nord de la Syrie, en collaboration avec l'Armée Syrienne Libre (ASL), "Source de Paix" en octobre 2019, Ankara et Washington, et Ankara et Moscou, ont conclu des accords pour établir une zone de sécurité large de 30 km le long de la frontière avec la Syrie.

Or, Moscou et Washington n'ont pas véritablement respecté ces accords qui prévoyaient le retrait des terroristes du PKK/YPG au-delà de ces 30 km.

Face à cette menace qui persiste, Ankara veut achever la création de cette zone de sécurité.

"Nous mettons en application notre détermination à sécuriser nos frontières avec une zone de sécurité à 30 km de profondeur [en Syrie]", a affirmé Erdogan.

"Nous ne permettrons pas la création d'un 'corridor terroriste' à nos frontières, pour cette raison nous allons achever la création de notre zone de sécurité", a-t-il insisté.

Pour conclure, le chef de l'État turc a voulu souligner la politique de la Turquie, en indiquant clairement qu'Ankara ne vise pas les intérêts de pays voisins.

"la Turquie ne piétine en aucun cas les droits et intérêts d'autres [pays], mais ne laissera pas non plus piétiner les siens", a-t-il terminé.

AA