Au cours des cinq derniers jours, 114 cibles ont été touchées en Syrie et en Irak, et 78 terroristes ont été "neutralisés", a annoncé le président. / Photo: AA Archive (Others)

"Nos opérations dans cette région se poursuivront jusqu'à ce que nous ayons sécurisé chaque centimètre des montagnes du nord de l'Irak, qui sont la source d'actes terroristes", a promis Erdogan, mardi dans des déclarations à la presse à l'issue d'une réunion du conseil des ministres à Ankara.

Au cours des cinq derniers jours, 114 cibles ont été touchées dans le cadre d'opérations aériennes en Syrie et en Irak, et 78 terroristes ont été "neutralisés", a annoncé le président.

Les tentatives d'alimenter et de renforcer le groupe terroriste PKK en lui fournissant des armes, des munitions, des entraînements et des abris ont pris de l'ampleur, selon Erdogan qui s’est félicité que les opérations transfrontalières aient permis de déjouer “des complots” visant à entraîner la Turquie dans des troubles internes par le biais d'une vague d'immigration clandestine.

"Puisque les promesses qui nous ont été faites ne sont pas tenues, personne ne peut s'opposer à ce que la Turquie prenne les mesures nécessaires pour assurer sa propre sécurité", a souligné M. Erdogan, faisant référence aux promesses antérieures d'établir une zone tampon le long de sa frontière méridionale.

Poursuite des opérations transfrontalières

Grâce à des opérations transfrontalières réussies, la Turquie a montré "clairement et sans équivoque" qu'elle n'autoriserait aucune attaque sur son territoire, a martelé M. Erdogan.

"Nous avons demandé à nos unités de sécurité de détruire tous les éléments terroristes qu'elles détectent, quels que soient ceux qui se trouvent à côté d'elles, dans leur voisinage ou derrière elles", a-t-il ajouté, laissant tacitement entendre que les forces internationales qui collaborent avec les groupes terroristes devraient cesser de le faire.

Rappelant que la présence militaire turque au-delà des frontières est essentielle à la sécurité du pays et à la paix, le président a annoncé que la Turquie prendra sans aucun doute des mesures supplémentaires pour lutter contre le terrorisme dans les mois à venir, quels que soient les propos et les menaces des uns et des autres.

Les remarques d'Erdogan font suite à de nouvelles attaques du PKK ces derniers jours, qui ont coûté la vie à 21 soldats turcs, et à des attaques turques féroces contre des cibles terroristes dans le nord de l'Irak et en Syrie.

Le parlement turc adopte une déclaration commune contre le terrorisme

Le parlement turc a adopté une déclaration commune contre le terrorisme, affirmant la volonté du pays de lutter contre tous les groupes terroristes, où qu'ils se trouvent.

"Nous déclarons au monde entier que la Turquie a la force de lutter avec détermination contre tous les groupes terroristes sur son territoire et à l'étranger", indique la motion adoptée par l'Assemblée générale mardi.

Le parlement a appelé les parlements des autres pays et les organisations internationales à adopter une position claire et sans compromis contre les actes terroristes visant la Turquie alors que le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a prévenu que la Turquie prendra des mesures si le PUK irakien ne change pas de position sur le PKK. S'adressant au parlement turc, Fidan a déclaré qu'un processus de consultation avec les autorités irakiennes se poursuivait et que de grands efforts étaient déployés pour les aider à mieux comprendre les terroristes du PKK.

La position de Sulaymaniyah sur le PKK

Le PDK, dirigé par la famille Barzani à Erbil, et l'UPK, dirigé par la famille Talabani à Sulaymaniyah, les deux partis les plus influents de l'ARK dans le nord de l'Irak, ont des politiques opposées concernant les opérations anti-PKK de la Turquie.

Alors que le PDK soutient les opérations de la Turquie et exige le retrait du PKK du nord de l'Irak, les responsables de l'UPK s'opposent à ces opérations.

La Turquie a fermé son espace aérien aux vols en provenance et à destination de l'aéroport irakien de Sulaymaniyah en raison des activités terroristes du PKK dans la région et de la position de l'UPK sur ces activités.

Les terroristes du PKK se cachent souvent dans le nord de l'Irak pour préparer des attaques transfrontalières en Turquie.

Des opérations transfrontalières continues

La Turquie a lancé l'opération Griffe-Serrure en avril 2022, pour cibler les repaires de l'organisation terroriste PKK dans les régions de Metina, Zap et Avasin-Basyan, au nord de l'Irak, près de la frontière turque.

Elle a été précédée par les opérations Griffe-Tigre et Griffe-Aigle, lancées en 2020 pour débusquer les terroristes qui se cachent dans le nord de l'Irak et préparent des attaques transfrontalières en Turquie.

Au cours de sa campagne de terreur de plus de 35 ans contre la Turquie, le PKK - classé comme organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'UE - s'est rendu responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons.

TRT Français et agences