Erdogan espère une évolution de la politique française en matière de lutte contre le terrorisme (Others)

Le président turc s’est exprimé, mercredi, lors de la conférence internationale sur le système des "ombudsman", organisée à Ankara.

Le chef de l’État turc a d’abord dénoncé les injustices et discriminations dont sont victimes des millions de musulmans dans le monde avant de défendre leur liberté de culte.

"Tantôt à travers la prise de parole des politiciens, tantôt à travers les médias, les musulmans sont chaque jour de plus en plus marginalisés. Les informations faisant état de violences ou attaques à leur encontre se multiplient. Les crimes de haine contre les migrants et les étrangers sont passés sous silence", a-t-il dénoncé.

Le président turc a, à cet effet, fustigé le comportement des autorités grecques, des garde-côtes en particulier, qui n’hésitent pas à pousser à une mort certaine les migrants qu’ils croisent en mer Égée.

"Nous avons beau les secourir, ceux qui les repoussent de force sont traités avec les plus grands égards", a-t-il critiqué.

Concernant les réfugiés syriens vivant en Turquie (plus de 3,5 millions), Erdogan a rappelé qu’Ankara souhaite pouvoir permettre leur retour volontaire et sécurisé dans leur pays. Les opérations qui ont libéré de la présence terroriste une partie du nord de la Syrie, ont permis le retour d’un certain nombre d’entre eux, a-t-il rappelé.

"A ce jour, près de 550 mille Syriens sont retournés dans ces zones libérées", a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : "Au fur et à mesure que les contacts diplomatiques que nous entretenons depuis un certain temps avec la Russie et la Syrie portent leurs fruits, ces retours vont encore augmenter".

Sur la lutte contre le terrorisme, le président turc a critiqué le manque de solidarité internationale, mais aussi une approche néfaste de certains pays.

Il a regretté que certains pays, souvent alliés de la Turquie, n’hésitent pas à accueillir sur leur sol des terroristes et autres criminels recherchés ou condamnés par la justice turque.

"Certains pays avec lesquels nous collaborons au sein de l’OTAN, du Conseil de l’Europe et de l’ONU sont devenus des refuges pour ceux qui fuient la justice turque", a-t-il dénoncé.

Depuis des années, le président turc met en garde les autorités des pays concernés, notamment en Europe, contre le retour de bâton de cette politique à l’égard des terroristes.

Il en a profité pour revenir sur les violences des sympathisants pro-PKK lors de manifestations à Paris.

"J’espère que les évènements qui montrent l’erreur de la distinction entre bons et mauvais terroristes ouvriront une nouvelle ère dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il lancé.

Avant de conclure, Recep Tayyip Erdogan a souhaité condamner la décision des Taliban, en Afghanistan, d’interdire l’accès à l’éducation aux filles.

"Les jeunes filles en Afghanistan devraient recevoir une éducation. Personne ne peut invoquer l’islam pour définir ou nous dire ce qui les en empêche. L’islam n’accepte pas une telle chose", a-t-il assuré.

TRT Français et agences