Enfants de Gaza: des vies brisées, des cicatrices invisibles qui perdureront bien après la guerre (Others)

L'horreur des bombardements

Fayza Abdul Aziz, 11 ans, et Mira Ayash, 8 ans, deux fillettes palestiniennes blessées lors d'attaques distinctes dans le sud de la bande de Gaza, sont actuellement hospitalisées à l'hôpital européen de Gaza, à Khan Younès.

Les scènes des bombardements israéliens hantent les fillettes sous la forme de "cauchemars terrifiants". Elles font partie des milliers d'enfants blessés depuis le début de la guerre israélienne contre la bande de Gaza le 7 octobre dernier, et leur santé est compromise en raison de la pénurie de services médicaux.

Selon les chiffres palestiniens, le bilan des enfants palestiniens tués au cours des trois derniers mois de l'agression israélienne s'élève à 9 280.

Choc post-traumatique et scènes difficiles

Fayza partage le souvenir poignant de l'attaque qui l'a touchée. "Je marchais sur la route avec deux de mes frères, ma cousine et la fille de ma cousine. Soudain, un missile israélien a frappé une voiture qui passait près de nous", se souvient-elle d'une voix tremblante.

"En raison de l'intensité des bombardements, la rafale de vent nous a éloignés de l'endroit où nous marchions. Après être tombée au sol, j'ai couru rapidement par peur, malgré la douleur que je ressentais au visage et le sang qui en coulait, ignorant ce qui m'était arrivé", ajoute-t-elle.

Le choc a été encore plus terrible lorsqu'elle a découvert ses deux frères et la fille de sa cousine allongés sur le sol, couverts de sang comme des "martyrs".

"Après avoir été évacuée à l'hôpital Muhammad Youssef al-Najjar à Rafah, j’ai appris que mes yeux étaient gravement endommagés", explique-t-elle d'une voix tremblante.

Elle a ensuite été transférée à l'hôpital européen de Gaza pour poursuivre le protocole de soins. "Maintenant, je ne peux voir que d'un œil après avoir perdu le deuxième œil. N'est-ce pas une tragédie ?! Quel est mon tort, et quel crime ai-je commis pour perdre mes frères ?!" ajoute-t-elle avec angoisse.

"La nuit, je ne peux jamais dormir à cause de la peur intense et de la douleur. Et si j'essaie de dormir un moment, je suis hantée par des cauchemars terrifiants qui me rappellent ces moments horribles pendant les bombardements", exprime la jeune Palestinienne.

Malgré ses efforts répétés, elle est dans l’incapacité d'effacer les images du ciblage et des scènes de cadavres, submergée par une peur intense et une profonde tristesse pour la perte de ses proches.

Moments terrifiants

Sur un lit voisin, Mira lutte contre la douleur à la jambe, causée par les éclats d'un missile israélien.

Elle se souvient du moment de l'offensive : "Je jouais dehors avec mes frères et sœurs lorsque l'attaque aérienne a eu lieu dans la zone où nous nous étions réfugiés en venant de Gaza, entraînant des blessures pour moi et tous ceux qui étaient en ma compagnie."

"Nous avons immédiatement été évacués vers l'hôpital, où les médecins ont découvert une blessure causée par des éclats dans mon pied, entraînant des fractures importantes et des déchirures osseuses" explique-t-elle d'une voix étouffée et tremblante.

Mira exprime le vœu d'un prompt rétablissement, espérant pouvoir "reprendre sa vie normale comme elle l'était autrefois".

Selon Ashraf al-Qudra, porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, 70 % des victimes de l'agression israélienne dans la bande de Gaza sont des enfants et des femmes.

Israël a lancé des attaques aériennes et terrestres sur la bande de Gaza depuis une attaque transfrontalière du groupe de résistance palestinien Hamas le 7 octobre dernier.

Selon les autorités sanitaires de Gaza, au moins 22 185 Palestiniens ont été tués depuis, et 57 035 autres ont été blessés, tandis que près de 1 200 Israéliens auraient été abattus dans l'attaque du Hamas.

L'assaut israélien a laissé Gaza en ruines, avec 60% de l'infrastructure de l'enclave endommagée ou détruite et près de 2 millions de résidents déplacés au milieu de pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.

AA