Emeutes en France: maintien en détention du policier auteur du tir mortel sur un adolescent / Photo: Reuters (Reuters)

Inculpé pour homicide volontaire et écroué depuis le 29 juin, ce motard de la police de 38 ans a été maintenu en détention provisoire jeudi sur décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, en région parisienne.

Seuls quelques incidents ont été signalés par les autorités dans la nuit de mercredi à jeudi, qui s'est soldée par 20 interpellations et 81 incendies ou tentatives d'incendies sur l'ensemble du pays.

"La première réponse, c'est l'ordre et le calme, la concorde et ensuite c'est de travailler sur les causes profondes" des émeutes, a déclaré jeudi matin le président français Emmanuel Macron, dont la politique en direction des quartiers populaires a été mise en cause après ces émeutes urbaines, les plus graves dans le pays depuis 2005.

La Première ministre a, de son côté, appelé jeudi à "prendre le temps du diagnostic" pour comprendre l'origine de ces violences. "Il ne faut pas se précipiter avec des clichés pour donner des fausses explications", a estimé Elisabeth Borne, alors que certains à droite ou à l'extrême droite incriminent un "problème d'immigration".

Ces émeutes et pillages à grande échelle ont débuté après la mort d'un jeune d'origine maghrébine de 17 ans, tué le 27 juin par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, à l'ouest de Paris.

Après l'annonce du maintien en détention du policier, son avocat a évoqué une décision "cauchemardesque" pour son client.

L'enquête sur les circonstances du décès continue par ailleurs à avancer en s'appuyant notamment sur la vidéo du contrôle routier.

Devant la police des polices, le motard a nié avoir prononcé la phrase "tu vas prendre une balle dans la tête", que l'on semble entendre dans cette vidéo filmée par un passant et devenue virale, selon le rapport de son audition consulté par le journal le Parisien.

Selon cette source, le policier a en revanche assuré avoir hurlé à l'adolescent qui circulait sans permis de couper le contact après avoir fait stopper le véhicule pour conduite dangereuse.

AFP