Paris / Photo: Reuters (Reuters)

Les secours continuent jeudi de tenter de retrouver une personne portée disparue dans les décombres d'un immeuble du centre de Paris abritant notamment une école de mode privée, la Paris American Academy, au lendemain d'une forte explosion d'origine indéterminée qui a fait au moins six blessés graves, et “une cinquantaine de blessés.

"Parmi les deux personnes qui étaient recherchées sous les décombres, l'une s'est avérée avoir déjà été prise en charge à l'hôpital" et "les recherches se poursuivent pour la seconde", a indiqué le parquet, faisant état jeudi d'un dernier bilan de six blessés graves et "une cinquantaine de victimes au total".

La maire du Ve arrondissement, Florence Berthout, a indiqué avoir eu "très peur cette nuit" car "des jeunes gens cherchaient leur maman qui était sur le site de cette école américaine de mode". "On craint toujours le pire dans ce cas-là", a poursuivi l'élue, en se réjouissant que cette mère ait finalement été identifiée à l'hôpital militaire de Percy à Clamart, où elle avait été hospitalisée après l'explosion.

L'origine reste indéterminée

L'origine de cette déflagration demeure indéterminée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité". Les "premiers éléments (...) nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l'immeuble", a déclaré sur les lieux la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

"Nous comptons évidemment sur les victimes en urgence relative pour nous donner de premiers éléments d'investigation et de compréhension sur ce qui a pu se passer", a-t-elle ajouté.

Des barricades posées rue Saint-Jacques tenaient jeudi à distance badauds et journalistes de l'immeuble effondré, devant lesquels s'amoncellent des gravats. Plus aucun véhicule de n'était présent dans la rue, seule une lance à eau était activée par intermittence par les sapeurs-pompiers pour arroser les ruines du bâtiment détruit.

Des dégâts sont à déplorer dans un large périmètre. Concierge dans la rue des Feuillantines, perpendiculaire à la rue Saint-Jacques, Violeta Garesteaw jette des bris de verre dans une poubelle posée sur le trottoir. "Beaucoup de fenêtres ont été cassées dans l'immeuble, je déblaie dans la cour intérieure et on a déjà placé des bâches parce qu'il pleut", raconte-t-elle à l'AFP.

"J'ai cru à un tremblement de terre"

"C'était terrible hier, j'ai cru à un tremblement de terre. Ça secoue. Cette nuit j'y ai pensé", confie-t-elle. Plusieurs témoins et riverains, interrogés par l'AFP, ont dit avoir senti une odeur de gaz et entendu une "grosse explosion".

"L'un de mes collaborateurs a fortement senti une odeur de gaz et est allé voir sous le porche ce qui se passait", a raconté jeudi matin Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique, dont les locaux sont à proximité immédiate de l'immeuble effondré.

"Au moment où la comptable composait le numéro de téléphone" du service d'urgence du fournisseur de gaz, "l'explosion a eu lieu", a-t-il poursuivi.

270 pompiers et 70 engins, dont un camion spécialisé dans le sauvetage et le déblaiement, ont été engagés sur les lieux mercredi après-midi. Des experts du Laboratoire central de la préfecture de police ont aussi été dépêchés. Interrogé par BFM TV, Olivier Klein le ministre délégué chargé de la ville et du logement a assuré que "les pompiers ont probablement évité d'avoir un bilan plus lourd", grâce à leur réactivité.

Dix personnes relogées

​​Dix personnes sans solution d'hébergement ont été relogées hier soir, annonce la mairie de Paris dans un communiqué ce jeudi.

Cinq d'entre-elles ont été relogées par les services de la municipalité tandis que les autres ont été prises en charge par les bailleurs sociaux "dans des structures de la ville ou dans des hôtels".Cette prise en charge continuera d'être assurée "pour les nuits prochaines".

AFP