Vue aérienne de la colonie juive Maale Adumim en Cisjordanie occupée / Photo: Reuters (Reuters)

Des réunions en comité restreint organisées par des synagogues américaines et canadiennes pour vendre des propriétés appartenant à des Palestiniens dans des zones où sont implantées des colonies illégales à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, a suscité l'indignation aux États-Unis .

L'une de ces réunions, organisée par la société immobilière Keller Williams, basée au Texas, a fait l'objet de protestations à Englewood, dans le New Jersey.

Des dizaines de manifestants, dont des juifs favorables à la paix, se sont rassemblés devant la synagogue Ahavath Torah d'Englewood (New Jersey), brandissant des drapeaux palestiniens et protestant contre la vente à des juifs sionistes américains de propriétés situées dans des zones où sont implantées des colonies illégales.

Encadrés par un dispositif policier très strict, les manifestants se sont rassemblés près de la synagogue et ont scandé pendant des heures des slogans tels que "Liberté pour la Palestine", "Fin de l'occupation israélienne" et "Les colonies illégales doivent cesser".

Sous une pluie battante, les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Vous ne pouvez pas vendre des terres volées", "Il s'agit d'un vol de terre" et "Ne faites pas du business avec des terres volées".

Leila Hazou, née à Jérusalem de parents palestiniens, a déclaré qu'elle était venue de Milford, en Pennsylvanie, à près de deux heures de route, pour protester contre "la plus grande injustice de notre temps".

Décriant la réunion tenue à l'intérieur de la synagogue, Hazou a déclaré à Anadolu : "Je trouve dégoûtant que des terres et des propriétés qui ne leur appartiennent pas et qui sont illégalement colonisées soient vendues. C'est illégal et moralement répréhensible à bien des égards. Cela ne devrait pas se produire dans ce pays ou ailleurs. C'est pourquoi nous devions être ici pour le dénoncer".

Le bureau du New Jersey du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a également condamné ces ventes.

"Les lieux de culte devraient être sacrés. L'utilisation de lieux de culte comme les synagogues pour vendre des terres volées en violation du droit international est profondément préoccupante", a déclaré le CAIR dans un communiqué.

Ces réunions de vente, organisées par l'agent immobilier Keller Williams et le groupe de colons israéliens "Your Home in Israel", se déroulent en toute discrétion dans le New Jersey, à New York, à Toronto et à Montréal.

Il faut s'inscrire à l'avance et seuls les membres juifs sont autorisés à y assister.

Quelque 700 000 colons israéliens vivent dans environ 300 colonies illégales en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.

Toutes les colonies juives implantées dans les territoires occupés sont considérées comme illégales au regard du droit international.

Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, à la suite de l’incursion transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas. Les bombardements israéliens qui ont suivi ont fait plus de 30 717 morts et quelque 72 156 blessés, entraînant des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour "crime de génocide". Un arrêt rendu par la CIJ en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

AA