De nouvelles révélations contredisent la Grèce sur le naufrage d'un navire de migrants / Photo: AFP (AFP)

De nouvelles révélations issues d'une enquête collaborative contredisent les affirmations de la Grèce sur le naufrage meurtrier survenu le mois dernier au large de la côte sud-ouest du pays.

Une enquête réalisée par le quotidien britannique Guardian, la chaîne publique allemande ARD, Solomon et Forensis, révèle que le bateau des garde-côtes grecs qui se trouvait sur les lieux de l'incident dans la nuit du 13 au 14 juin a éteint ses caméras, en violation de l'engagement pris par le pays vis-à-vis de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), qui a financé 90 % du coût du bateau.

Un document de Frontex, daté de mars 2021, stipule que toutes les actions entreprises par les actifs de Frontex "doivent être documentées par vidéo de manière cohérente", souligne l’enquête, relevant que "si les caméras étaient allumées, il y aurait aujourd'hui des réponses aux questions que les familles des victimes se posent encore".

L’enquête révèle également que Frontex avait proposé son aide à trois reprises et que les garde-côtes grecs n'ont répondu à aucune des demandes d'assistance.

Les témoignages des survivants affirment, par ailleurs, que les garde-côtes voulaient diriger le bateau de migrants vers les eaux italiennes. Les tentatives de remorquage par le bateau des garde-côtes ont conduit au chavirement et finalement au naufrage du bateau de migrants.

"Les survivants affirment que leurs téléphones (qui étaient protégés par des étuis en plastique) contiennent des images de l'incident. Immédiatement après le sauvetage, selon les mêmes témoignages, les gardes-côtes ont confisqué leurs téléphones et refusent de les restituer."

Après le naufrage du bateau de migrants le 14 juin, 104 personnes ont été secourues et 82 corps ont été retrouvés. Mais, selon les témoignages des survivants, le bateau transportait plus de 750 migrants, principalement originaires du Pakistan, d'Égypte et de Syrie.

Les garde-côtes grecs ont attribué l'échec du sauvetage des migrants au "refus répété de recevoir de l'aide" de la part du bateau.

Ils ont également rejeté le fait que le bateau des garde-côtes ait tenté de remorquer le bateau de migrants.

AA