Corruption au Parlement européen: la vice-présidente passe aux aveux / Photo: Reuters (Reuters)

La vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, arrêtée au début du mois dans le cadre d'un scandale de trafic d'influence, est passée aux aveux devant un juge, du moins en partie, rapportent des quotidiens européens qui suivent ce dossier explosif.

Selon le quotidien italien La Repubblica et le quotidien belge Le Soir, l'eurodéputée grecque Eva Kaili a déclaré à un juge de Bruxelles : "C'est vrai. Je connaissais les activités de M. (Antonio) Panzeri", en référence à un ancien eurodéputé italien qui serait au centre de l'enquête relative à l'affaire.

"Je savais qu'il y avait des valises d'argent chez moi", aurait-elle également avoué au sujet des sacs remplis d'argent liquide découverts à son domicile lors de son arrestation.

Mais selon les quotidiens, Kaili n'a fait qu'avouer ce que les enquêteurs savaient depuis longtemps. Elle aurait prévenu son père des perquisitions et lui aurait demandé de faire disparaître l'argent ; il a été arrêté à peu près au même moment qu'elle, avec un sac plein d'argent.

Kaili aurait également averti Panzeri et deux autres personnes. Au total, 1,5 million d'euros (1,59 million de dollars) en espèces ont été découverts au cours de ces interpellations. Kaili est soupçonnée d'avoir été payée par le Qatar pour faire pression en faveur des intérêts de l'État du Golfe. Elle reste en détention en Belgique.

Âgée de 44 ans, Eva Kaili, membre du parti grec de centre-gauche PASOK-KINAL, et l'une des 14 vice-présidents du Parlement européen, a été arrêtée le 9 décembre par la police belge après une perquisition à son domicile pour des accusations de corruption liées au Qatar.

Mardi dernier, elle a été écartée de la vice-présidence du Parlement en raison de ces allégations.

À la suite de l'annonce du scandale, les parlementaires européens ont voté jeudi à une large majorité en faveur de la suspension des privilèges d'accès au Parlement européen des lobbyistes qataris pendant la durée de l'enquête. La décision finale en la matière revient à Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen.

Metsola a déclaré lundi aux quotidiens du groupe allemand Funke Mediengruppe qu'elle avait "un message clair pour tous les acteurs malveillants des pays tiers qui croient qu'ils peuvent obtenir ce qu'ils veulent avec de l'argent… Le Parlement européen leur barrera la route !".

Le Qatar a réfuté ces allégations "sans fondement et manifestement mal informées" tout en "rejetant catégoriquement toute tentative de l'associer à des actes répréhensibles."

AA