Séance publique à l'Assemblée nationale / Photo: AFP (AFP)

Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, envisage de retirer les subventions aux associations féministes qui ne caractérisent pas de manière claire les événements liés à l'attaque du Hamas en Israël. Cette annonce a suscitét une polémique avec le collectif féministe #NousToutes Lille, qui accuse la ministre de manipulation et de détourner l'attention des problèmes de violences de genre en instrumentalisant les événements liés au conflit israélo-palestinien.

La ministre a déclaré dimanche que le gouvernement examinait de près les déclarations liées à l’attaque du Hamas en Israël de toutes les associations féministes. "J’ai demandé à ce que toutes les associations [féministes] soutenues financièrement [par l’État] soient passées au crible. (...) S’il y a la moindre ambiguïté sur des propos qui auraient été tenus le 7 octobre, il ne serait pas normal que ces associations continuent à avoir des subventions de la part du gouvernement", a déclaré Aurore Bergé sur Radio J, dimanche, au micro de Frédéric Haziza, suspendu lui même de la chaîne LCP pour des soupçons d’agression sexuelle.

Le collectif féministe #NousToutes Lille a réagi en qualifiant les propos de la ministre Aurore Bergé de "manipulation" et a contesté sa volonté d'arrêter les subventions aux associations féministes.

"Il n’y a pas d’ambiguïté de la part des féministes, on croit toutes les victimes, on est les premières à dénoncer toutes les violences masculines faites aux femmes, d’où qu’elles viennent", a réagi Amy Bah, présidente de #NousToutes Lille, auprès de l’Agence-France Presse. Selon elle, les propos de Mme Bergé relèvent d’une "instrumentalisation des crimes du Hamas et de la riposte d’Israël à Gaza pour éviter de prendre ses responsabilités dans le manque de moyens dans la lutte contre les violences de genre".

La militante rappelle que les associations qui dépendent de subventions assurent des missions de service public. "L’État se défausse sur elles, c’est donc scandaleux de les menacer aujourd’hui, d’autant que ça met en danger les victimes de violences", a-t-elle ajouté.

Mathilde Panot, Présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale a également réagi à l’affaire. "Aurore Bergé menace maintenant les associations féministes de leur supprimer leurs subventions si elles ne s’alignent pas sur le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu. Silence de celle qui fait honte au ministère des Droits des femmes sur le fait que 70% des personnes tuées à Gaza par Netanyahu sont des femmes et des enfants. Deux poids deux mesures insupportables. À toutes celles et ceux qui se battent pour le droit des Palestiniens à vivre dignement : quelles que soient les intimidations, je vous encourage à ne pas vous taire. N'ayez jamais peur de défendre vos convictions, surtout quand nous parlons peut-être du 1er génocide du XXIème siècle !", a-t-elle déclaré sur X.

Dans ce contexte, il est à souligner que l’'offensive israélienne a fait 28.340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils dont des enfants et des femmes, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza. Environ 1,7 million de personnes, d'après l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans l’enclave palestinienne assiégée par Israël et ont été plongés dans une crise humanitaire majeure.

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