Comptes bancaires de mosquées: Darmanin recommande à Le Maire le dialogue (AFP)

Selon l'information rapportée, jeudi, par la presse française, Gérald Darmanin a demandé à Bruno Le Maire "d’engager un dialogue renforcé avec la profession" alors que "cette situation, qui perdure, crée une véritable incompréhension des responsables d’associations cultuelles musulmanes".

Dans un communiqué* publié lundi, le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) avait regretté la fermeture des comptes bancaires de plusieurs dizaines d’institutions musulmanes du département ainsi que de leurs bienfaiteurs, "sans justification, aucune".

Le CMR avait dénoncé un "apartheid bancaire [...] qui dure depuis plusieurs années".

"Des dizaines de mosquées en pleine construction (ou extension) ont subi la fermeture de leurs comptes bancaires", avait expliqué Kamel Kabtane, le président du CMR, citant les cas des mosquées de la Croix-Rousse (Lyon), de Villeurbanne et de Décines-Charpieu, dans la périphérie lyonnaise.

Dans une publication postée le 1er juin sur Twitter, Azzedine Gaci, recteur de la Mosquée de Villeurbanne et enseignant chercheur, avait déploré cette situation.

"Un bienfaiteur a fait un don par virement de 10 000 € à une mosquée en construction à Lyon. Sa banque, la BNP, a fermé son compte et ceux de son père, son frère, sa sœur et son oncle. La fermeture des comptes des mosquées ne suffit plus. On ferme les comptes de ceux qui les construisent", avait-il regretté.

Dans une déclaration transmise cette semaine à la presse française, le ministère des Finances avait déclaré que les mesures de fermetures de compte bancaires "ne sont pas prises à la demande des pouvoirs publics", mais "à l'initiative des banques dans le cadre de leur vigilance en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme".

Bercy avait ajouté que des fermetures de comptes "peuvent toutefois être entachées d'erreurs d'appréciation" qui les rendraient "tout à fait injustifiées", le ministère précisant qu'un "dialogue" a été entamé entre la place Beauvau, Bercy et les parties prenantes, pour "appeler les banques à trouver des solutions amiables avec les associations concernées".

AA