La CIJ bénéficiera du livre "Preuve" de l'agence Anadolu / Photo: AA (AA)

L’agence de presse turque Anadolu a publié un livre "Preuve" où sont réunies des photos prises par des journalistes en Palestine témoignant des attaques illégales que commet Israël. Ces images ont été présentées dans l'affaire de "génocide" déposée contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ). L’Agence prépare également un documentaire pour mettre en lumière les difficultés rencontrées par les journalistes qui ont recueilli les images pour le livre "Preuve".

Pendant le tournage du documentaire, le reporter d'Anadolu Serkan Kaya, accompagné des cameramen Alican Ocak et Muhammed Yasar Kordemirci, s'est rendu à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée pour documenter le travail des journalistes locaux. N'ayant pu entrer à Gaza en raison des restrictions imposées par Israël aux professionnels des médias , l'équipe prévoit d'enregistrer séparément les témoignages des employés d'Anadolu à Gaza et de les intégrer au documentaire.

Kaya a souligné que la véritable preuve de l'ampleur de la tragédie réside dans les images capturées par les photojournalistes et les caméramen, mettant en avant que le monde a appris l'utilisation du phosphore blanc, le sauvetage d'enfants dans des débris de construction, les tirs d'artillerie et l'oppression des civils israéliens à l'encontre des musulmans et des journalistes grâce au travail des journalistes d’Anadolu.

"Les témoignages de l'agence Anadolu et d'autres professionnels des médias turcs qui étaient sur place sont essentiels. C'est pourquoi nous avons décidé de réaliser ce documentaire", a-t-il expliqué exprimant sa gratitude pour le dévouement et les sacrifices de l'équipe d'Anadolu travaillant à Gaza, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem.

 Des photographies de l'agence Anadolu ont été présentées comme preuves lors de l'audience de la CIJ . (AA)

"Mon arme, c'est mon appareil photo"

Alors qu'il couvrait les funérailles d'un Palestinien tué par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, Kaya a vu des gens lever la main en signe d'adieu et le caméraman d'Anadolu, Hisham Abu Shaqra, soulever sa caméra. “Lorsque je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela, il m'a répondu : "Mon arme, c'est mon appareil photo", raconte-t-il , précisant qu'il n'avait jamais envisagé “d'abandonner son travail”, ajoutant qu’il veut “tout documenter et ne jamais craindre la mort. C'est la chose la plus importante qui m'est restée à l'esprit".

Alican Ocak, cameraman d'Anadolu, s’est réjoui de l'opportunité d'interviewer des personnes qui ont produit des documents utilisés comme preuves dans les tribunaux internationaux.

L'interview la plus marquante pour lui avait été celle du photojournaliste d'Anadolu Mustafa Alkharouf, qui avait pris une photo de phosphore blanc présentée comme preuve dans le procès pour génocide intenté à Israël à La Haye.

"Alkharouf a d'abord ressenti de la joie lorsqu'il a pris cette photo, mais lorsqu'il a pensé que les bombes dans la photo seront larguées sur la population de Gaza, sa joie s'est transformée en horreur et il a été profondément attristé. Cela m'a profondément marqué", a-t-il témoigné.

TRT Français et agences