Le Chef de la diplomatie turque a fait savoir que la Russie souhaite que l'Ukraine devienne un pays neutre et que cette dernière souhaite des garanties (AA)

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré mercredi que certains États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) souhaitent que la guerre contre l’Ukraine se poursuive "dans le but d’épuiser la Russie".

C’est ce qui ressort d’une interview sur la chaîne locale "CNN Türk" dans laquelle il a évoqué la guerre russo-ukrainienne.

M. Cavusoglu s'est déclaré convaincu, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la coalition, qu'il y avait "des membres qui veulent continuer cette guerre, des membres de l'OTAN, dans le but d'épuiser Russie".

Il a confirmé l’importance de ne pas considérer l'Ukraine comme une arène de concurrence, ajoutant que "les conditions sur le terrain deviennent de plus en plus dures, ainsi la difficulté des négociations augmente également, et donc nous ne devrions pas laisser le destin de la guerre aux pays qui ne veulent pas y mettre fin".

Concernant la possibilité que le président russe Vladimir Poutine et l'ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent en Turquie, Cavusoglu a déclaré que "les deux présidents, en principe, font des déclarations positives sur la possibilité de se rencontrer, lorsque les conditions appropriées seront réunies".

Il a rappelé que le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé, lors de ses entretiens, sa volonté de réunir ses homologues russe et ukrainien, et a précisé que la Turquie est déterminée à poursuivre ses efforts à cet égard.

Il a souligné, à ce propos, que le chef de l’Etat turc s'entretiendrait à nouveau avec les deux dirigeants dans les prochains jours.

Le chef de la diplomatie turque a fait savoir que la Russie souhaite que l'Ukraine devienne un pays neutre et que cette dernière souhaite des garanties.

"Le sujet le plus sensible est la situation de la Crimée et du Donbass, et c'est le sujet le plus difficile à mon avis, et peut-être qu'il y aura une tendance à en discuter après le cessez-le-feu", a-t-il déclaré.

Il a rappelé que la Turquie avait accepté, en principe, d'être l'un des garants de la sécurité de l'Ukraine dans un éventuel accord entre Moscou et Kiev.

Il a indiqué que Kiev exige une garantie similaire à l'article 5 de l'OTAN, ce que tous les pays, y compris la Turquie, refusent.

L’article 5 stipule qu’une attaque contre l'un des pays de l'alliance sera traitée comme une attaque contre tous les autres membres, et que les alliés sont tenus d'y répondre, et que l’utilisation de la force militaire est une option dans ce cas.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie turque a fait savoir qu’il avait l’intention d'effectuer une visite en Palestine puis en Israël au cours de la troisième semaine du mois de mai prochain.

En réponse à une question sur le projet de construction d'un gazoduc pour transporter le gaz naturel d'Israël vers l'Europe, Cavusoglu a souligné la possibilité de le mettre en œuvre via la Turquie.

Il a, en outre, révélé que la Turquie est la voie la plus économique pour transporter le gaz vers les marchés mondiaux, en particulier vers l'Europe. "Il n'y a pas d'alternative appropriée. Nous pouvons profiter de cette opportunité et réaliser ce projet. Dès que la décision sera prise, il sera achevé d'ici 4 à 5 ans".

AA