Burkina Faso: ouverture de la 16è édition du Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou Source : Service d'information du Gouvernement du Burkina Faso (sig.gov.bf) (Others)

La 16è édition du Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), qui se tient du 27 janvier au 5 février 2023, a ouvert ses portes, ce vendredi, en présence du président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré, sous le thème "artisanat africain, levier de développement et facteur de résilience des populations", rapporte le correspondant d'Anadolu à Ouagadougou.

Prenant la parole pour souhaiter la bienvenue aux participants à ce salon, où avec la Côte d'Ivoire participe comme "pays invité d'honneur" , Maurice Konaté, président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, a déclaré que la tenue de cette édition du SIAO démontre la résilience du peuple burkinabè malgré le contexte sécuritaire fragile.

Cela prouve que "le Burkina Faso reste un pays fréquentable", a-t-il lancé, saluant tous ceux qui ont effectué le déplacement pour prendre part à ce biennal de l’artisanat africain.

Lors de cette cérémonie, le parrain de cette édition, Ousmane Bougouma, par ailleurs président du Parlement intérimaire du Burkina Faso a expliqué que l’artisanat est un moyen de résilience face aux difficultés du moment. Face au terrorisme, a-t-il assuré, "le Burkina Faso reste et restera debout et nous sommes convaincus de la victoire de nos peuples".

Bougouma a indiqué que les artisans sont, au côté de l’Etat, des pourvoyeurs d’emploi, soulignant qu’un secteur de l’artisanat bien organisé contribuera à booster le développement socioéconomique du Burkina Faso, car il s’agit d’un secteur qui soutient les économies en période de crise.

L’artisanat contribue entre 5 et 30% au PIB des Etats africains

Le ministre burkinabè en charge de l'artisanat Serge Gnaniodem Poda qui a prononcé le discours du président Ibrahim Traoré, a salué les délégations présentes au Burkina Faso à l’occasion de cette édition, soutenant que la tenue du SIAO a démontré que le Burkina Faso est fréquentable "malgré ce qu'une certaine opinion tente de faire croire".

Poda a fait savoir que depuis 35 ans, le SIAO est une plateforme de l'offre et de la demande en produits artisanaux et est considéré comme le plus grand marché africain de l’artisanat.

Il a souligné qu’en Afrique, l’artisanat contribue entre 5 et 30% au PIB des Etats et jouera un rôle important dans l'avenir des pays africains. "Il faut donc l'inscrire dans des schémas de développement et rendre attractif ce secteur", a-t-il recommandé, notant que le secteur est confronté à la faiblesse de l'encadrement, de financement et d’accès aux intrants de qualité.

"Je suis venue du Mali pour exposer mes produits. Nous produisons des pagnes traditionnels africains et des bijoux. Le SIAO est un tremplin pour nous, pour faire des affaires et rencontrer notamment des partenaires", a déclaré à Anadolu, Mariam Touré, une Malienne.

Le Salon International de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO) créé pendant la révolution burkinabè en 1984, est une manifestation qui a lieu chaque deux ans et qui rassemble des milliers d’artisans et de visiteurs venus du monde entier.

En 2020, en raison de la pandémie du coronavirus (covid-19), la manifestation avait été reportée. L’édition de 2022, initialement prévue du 28 octobre au 6 novembre 2022 a été différée, à cause du coup d’Etat de septembre 2022.

"Après ces plusieurs reports, nous espérons que nous ferons un bon chiffre d’affaires, et surtout de bons contacts pour des commandes futures", a pour sa part, noté Adama Rouamba, un sculpteur burkinabè.

Plusieurs éléments des forces de défense et de sécurité sont mobilisés autour du site qui abrite le salon dans ce contexte d’insécurité, selon le constat fait par Anadolu.

En marge de ce salon, se tient la Xe conférence des ministres en charge de l’artisanat du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (CODEPA) du 26 au 28 janvier 2023.

Une réunion des experts des 28 Etats membres du CODEPA, s’est tenue jeudi à Ouagadougou, sous le thème : "La contribution des nouvelles techniques de l’information à la formalisation du secteur de l’artisanat".

"Vous n’êtes pas sans savoir que les artisans africains travaillent dans la précarité pendant leurs vieux jours. Nous sommes dans un monde de digitalisation et il serait bien que l’artisanat africain prenne le train en marche pour entrer dans la modernisation", a recommandé Ahmed Racine Yago, directeur de cabinet du ministre burkinabè en charge de l’artisanat à l’ouverture de cette conférence qui s’est penchée sur l’intégration du CODEPA à l’Union africaine (UA) en qualité de comité technique spécialisé.

AA