Burkina Faso: le porte-parole du gouvernement dément une "tentative de coup d'État" (Others)

L'information avait été rapportée jeudi dans la soirée par une radio locale se référant à une déclaration faite par le capitaine Traoré lors d'une rencontre avec les organisations de la société civile (OSC).

"Le président de la transition le capitaine Ibrahim Traoré n'a jamais évoqué le terme de tentative de coup d'État. Le président n'a pas parlé dans sa rencontre avec les OSC de tentative de coup d'État mais de velléités de déstabilisation", a déclaré vendredi, le ministre en charge de la communication et porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo en réponse à des questions de journalistes.

"Il existe des velléités de déstabilisation et il y a tentative de coup d'État, ce n'est pas la même chose", a-t-il ajouté en marge d’une séance de formation sur les questions sécuritaires organisée pour les professionnels des médias.

"Ce que le président a dit, c’est qu’on est conscient que les velléités existent, elles sont connues, elles sont suivies, la situation est sous contrôle. Le président a parlé d’un état d’esprit de la transition aujourd’hui. L’heure n’est pas à la purge, l’heure n’est pas à la chasse aux sorcières", a soutenu le porte-parole.

Ouédraogo a souligné que la transition "n’est pas dans une dynamique de purge" et que les autorités actuelles étaient conscientes que les événements du 30 septembre ayant conduit au coup d’Etat "ne plaisent pas à tout le monde", avant d’appeler les journalistes à faire preuve de davantage de professionnalisme.

"Donc, il n’a jamais été question de tentative de coup d’Etat, parce qu’elle suppose une préparation et même un début d’exécution", a conclu le ministre de la communication.

Traoré est arrivé au pouvoir après avoir renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le 30 septembre dernier, huit mois après que ce dernier ait déposé le président Roch Marc Christian Kaboré élu pour un deuxième mandat en 2020.

Les deux coups d’Etat - en moins d’une année- ont été justifiés par leurs auteurs par la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays depuis 2015.

Depuis 2015, les attaques terroristes ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés internes, alors que plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

Le 24 octobre dernier, les autorités burkinabè ont lancé le recrutement de 50 000 combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) pour soutenir l’armée dans la reconquête du territoire national.

Mardi dernier, lors d’une rencontre avec l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, le Premier ministre burkinabè Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a suggéré à la France de fournir "des armes et des munitions" à ces combattants volontaires.

AA