Burkina Faso: le gouvernement suspend la diffusion de Radio France Internationale / Photo: Reuters (Reuters)

Le gouvernement accuse RFI d’avoir diffusé samedi un message d’un chef de groupe qu’il qualifie de “terroriste” menaçant la population, indique un communiqué sur le site internet du gouvernement.


Il ajoute que RFI a repris une information de presse - qu’il a démentie - selon laquelle le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a déclaré qu’il avait été la cible d’une tentative de coup d’État.


“Au regard de tout ce qui précède, le gouvernement a décidé la suspension immédiate jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France Internationale sur toute l’étendue du territoire national”, peut-on lire dans le communiqué, signé par le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouedraogo.

"La direction de RFI déplore vivement cette décision et s’élève contre les accusations totalement infondées mettant en cause le professionnalisme de ses antennes", a réagi la direction de RFI dans un communiqué.


“Le groupe France Médias Monde explorera toutes les voies pour parvenir au rétablissement de la diffusion de RFI, et rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes”, a-t-elle ajouté.
La diffusion de RFI a aussi été suspendue par le pouvoir militaire au Mali voisin en mars dernier.


Cette décision survient dans un contexte de regain de tensions entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest. Ces dernières reprochent à l’Etat français de ne pas avoir fait assez pour combattre les terroristes installés dans le nord du Mali en 2012, qui se sont disséminés dans les états voisins.


L’insécurité a fortement déstabilisé les pouvoirs en place, menant à des coups d’état en août 2020 et en mai 2021 au Mali, et en janvier 2022 et septembre 2022 au Burkina Faso.L’ambassade française, les centres culturels et bases militaires au Burkina Faso ont été la cible, de violences populaires le jour du coup d’Etat et le 18 novembre. Les manifestants réclamaient le départ de la France et le recours à l’aide russe pour combattre les terroristes.

Reuters