Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken avec Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense/ Photo: AFP (AFP)

Le secrétaire d’État américain a rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ainsi que le président Isaac Herzog. Lors de son entretien avec M. Herzog, M. Blinken a évoqué le "moment très difficile" que traverse Israël, tout en disant que le pays avait des "chances réelles" d'intégration avec ses voisins arabes, alors que le conflit israélo-palestinien atteint son 95e jour.

L'objectif affiché d' Antony Blinken lors de ce périple, est d'obtenir de ses interlocuteurs une désescalade du conflit et s’assurer qu’Israël épargne les civils dans sa campagne militaire à Gaza, alors que la situation humanitaire est jugée “catastrophique” par les organisations humanitaires.

L’armée israélienne, dont la campagne militaire contre Gaza est entrée dans son quatrième mois, a annoncé qu'elle allait mener des opérations plus ciblées dans le centre et le sud de Gaza.

Des tirs de roquettes ont atteint le centre et le sud d'Israël, ainsi qu'à proximité de la frontière avec le Liban, où les frappes israéliennes et les échanges de tirs avec les militants du Hezbollah font craindre une extension du conflit vers le nord.

Le Hezbollah a annoncé, lundi, la mort d'un de ses "commandants", Wissam Hassan Tawil, dans une frappe israélienne, ce qui constitue une première depuis octobre pour ce mouvement.

Un responsable libanais, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a indiqué que Tawil "avait un rôle de premier plan" pour les opérations du Hezbollah dans le sud. L'armée israélienne a déclaré avoir frappé des "sites militaires" du Hezbollah au Liban, mais n'a pas commenté, dans l’immédiat, la mort du responsable du Hezbollah.

Ce raid intervient après la mort du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, dans une frappe au Liban, début janvier.

Lundi, l'armée israélienne a également annoncé avoir tué une figure de premier plan du Hamas en Syrie, Hassan Akasha. "Il était une figure centrale responsable des roquettes tirées vers Israël par le Hamas depuis le territoire syrien ces dernières semaines", a précisé Tsahal.

Les frappes israéliennes répétées au Liban et en Syrie, ainsi que les attaques croissantes contre les forces américaines en Irak et la campagne contre des navires en mer Rouge, menée par les rebelles houthis en solidarité avec la Palestine, font craindre que le reste du Moyen-Orient ne soit entraîné dans cette guerre.

Pour tenter de désamorcer cette spirale de tensions, Antony Blinken a entamé une nouvelle tournée régionale, la quatrième depuis le début de la guerre.

Nouvelle phase militaire

Face à un bilan qui dépasse désormais les 23.000 morts dans la bande de Gaza selon le gouvernement du Hamas, le secrétaire d'Etat américain a dit vouloir "parler de la direction que va prendre la campagne militaire à Gaza" et "insister sur l'impératif absolu" qu'Israël "en fasse plus pour protéger les civils".

Israël a fait le serment de détruire le Hamas, après les événements du 7 octobre, qui ont coûté la vie à environ 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.

L'armée israélienne a annoncé tôt ce mardi la mort de quatre soldats, portant à 180 le nombre de décès dans ses rangs depuis le début des opérations terrestres à Gaza.

Dans ce territoire, les bombardements ont rasé des quartiers entiers, déplacé 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique selon l'ONU.

L’armée israélienne a parallèlement annoncé une nouvelle phase de la guerre à Gaza. Le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a indiqué au New York Times qu'elle impliquerait moins de soldats et de frappes aériennes, et ajouté que le déploiement des troupes serait réduit à partir de janvier.

A Gaza, dimanche, deux journalistes, dont le fils du correspondant d’Al Jazeera Wael Dahdouh, ont été tués par une frappe israélienne sur leur véhicule. L'armée israélienne a assumé la responsabilité du tir, déclarant à l'AFP avoir "frappé un terroriste qui pilotait un appareil volant représentant une menace pour les troupes", et être "au fait des informations selon lesquelles, au cours de la frappe, deux autres suspects qui se trouvaient dans le même véhicule avaient aussi été touchés".

Selon un nouveau bilan annoncé lundi 8 janvier par le ministère de la Santé à Gaza, 23 084 personnes ont été tuées dans l’enclave depuis le 7 octobre, date du début de la guerre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre environ 60 000 blessés.


AFP