Le président ukrainien en visite au Vatican avec le pape François ce samedi. / Photo: Reuters (Reuters)

Le pape, âgé de 86 ans, qui a déjà accueilli M. Zelensky au Vatican en février 2020, a appelé à de très nombreuses reprises à la paix en Ukraine et encore ce samedi lorsqu'il a souligné que cette guerre portait "des souffrances et des morts indicibles".

"Je ne suis pas venu pour me plaindre, je suis venu parler de notre coopération et vous remercier une fois encore pour votre aide, pour le bien de notre pays car nous voulons la paix", a déclaré le président ukrainien à Giorgia Meloni.

"L'Italie a fait une chose importante en renforçant son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cela prive l'État terroriste de la possibilité de faire pression sur vous", a ajouté le président ukrainien, qui a également rencontré le président italien Sergio Mattarella.

L'Italie continuera à assurer son "soutien plein et total pour faciliter l'intégration progressive de Kiev dans l'Union européenne (...) nous sommes prêts à soutenir une ultérieure intensification du partenariat avec l'Otan", a affirmé Mme Meloni.

Il s'agit de sa première visite en Italie depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Sur le terrain, l'armée ukrainienne a affirmé "avancer" autour de Bakhmout, épicentre des combats avec les troupes russes dans l'est de l'Ukraine, tandis que Moscou assurait continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd'hui largement ravagée.

Selon une source judiciaire ukrainienne, une frappe russe près de Bakhmout a fait deux morts et dix blessés, dont des enfants.

Bataille sanglante

"L'opération défensive en direction de Bakhmout se poursuit. Nos soldats avancent dans certaines zones du front, et l'ennemi perd de l'équipement et des troupes", a indiqué sur le réseau social Telegram le commandant des troupes terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. La veille, l'Ukraine avait dit avoir avancé de deux kilomètres autour de Bakhmout, ce que Moscou avait nié.

Le ministère russe de la Défense n'a de son côté pas commenté les affirmations ukrainiennes, indiquant toutefois dans un communiqué que "des unités d'assaut ont libéré un quartier dans la partie nord-ouest de la ville d'Artiomovsk", le nom russe pour Bakhmout.

La bataille pour Bakhmout est la plus sanglante et la plus longue depuis le début de l'invasion russe le 24 février 2022.

Les observateurs doutent de la portée stratégique de la conquête de cette ville pour la Russie mais elle permettrait à Moscou d'afficher une victoire après plusieurs revers humiliants.

De son côté, Kiev assume vouloir épuiser l'armée russe le plus possible en la fixant dans cette zone du Donbass avant de lancer une offensive visant à reconquérir les territoires occupés dans l'Est et le Sud du pays, dont les préparatifs "touchent à leur fin" selon les responsables ukrainiens.

Moscou a par ailleurs accusé samedi Kiev d'avoir utilisé la veille des missiles britanniques de longue portée Storm Shadow pour viser "des cibles civiles" dans la région de Lougansk (est) sous contrôle russe.

La Russie a fait état de "blessés, dont six enfants" dans cette frappe attribuée à l'armée ukrainienne.

Après l'Italie, Volodymyr Zelensky enchaînera dimanche avec un déplacement en Allemagne pour y rencontrer notamment les dirigeants de la première économie européenne, a indiqué à l'AFP samedi une source gouvernementale à Berlin.

Le chef de l'Etat ukrainien devrait s'entretenir notamment avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le président allemand Frank-Walter Steinmeier.

Le gouvernement allemand vient d'annoncer de nouvelles livraisons d'armes à Kiev pour une valeur de 2,7 milliards d'euros, incluant des chars, des blindés, des drones et des systèmes de défense antiaérienne.

Aide militaire

"Nous souhaitons tous la fin rapide de cette guerre atroce de la Russie contre le peuple ukrainien (...). C'est pourquoi l'Allemagne apportera toute l'aide qu'elle pourra, aussi longtemps que nécessaire", a expliqué le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius dans un communiqué.

Cette aide "montre directement que (...) la Russie est condamnée à perdre", s'est félicité sur Twitter le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, en se réjouissant du soutien "démonstratif" des alliés occidentaux à Kiev après près de 15 mois de guerre.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé dans le même temps les Etats de l'Union européenne à "accélérer" leurs livraisons d'armes aux forces ukrainiennes et à leur fournir des munitions à longue portée pour riposter aux tirs russes.

Vendredi, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner avait accusé les troupes régulières russes de "fuir" leurs positions près de Bakhmout.

La Russie a qualifié vendredi la décision prise la veille par le Royaume-Uni de fournir des missiles à longue portée à Kiev de mesure "extrêmement hostile", accusant Londres de chercher une "aggravation sérieuse" du conflit.

AFP