Allemagne: le chef de l'opposition critiqué après sa charge contre le "tourisme" des Ukrainiens (DPA)

Face au tollé, le chef de file de l'opposition allemande s'est excusé mardi matin pour ces propos, qui concernaient selon lui "exclusivement le manque d'enregistrement des réfugiés".

La veille, dans le quotidien Bild, il avait exprimé sa "grande inquiétude que la décision du gouvernement de passer du système d'indemnisation des demandeurs d'asile au système de versement de l'allocation chômage entraîne des perturbations considérables".

Selon le président de la CDU, qui vise la chancellerie en 2025, "nous assistons aujourd'hui à un tourisme social de ces réfugiés vers l'Allemagne, dont un grand nombre profite de ce système".

Il avait notamment accusé des Ukrainiens de faire des aller-retour entre l'Ukraine et l'Allemagne pour toucher des aides.

"Nous avons là un problème qui s'aggrave", a mis en garde M. Merz, dont le parti est en tête des sondages devant les Verts et le SPD d'Olaf Scholz.

Près d'un million de réfugiés fuyant l'Ukraine après l’offensive russe débutée il y a sept mois ont été enregistrés en Allemagne, même si "un nombre considérable" d'entre eux n'est pas resté dans le pays, avait indiqué le 23 août le ministère de l'Intérieur.

Ces déclarations ont suscité des critiques, en particulier au sein du gouvernement.

"Faire du buzz sur le dos des femmes et des enfants ukrainiens qui ont fui les bombes et les chars de Poutine est minable", a ainsi asséné sur le site de Bild la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser.

"Si des personnes font la navette entre l'Allemagne et l'Ukraine, parfois au péril de leur vie, ce n'est pas du tourisme social. Peut-être s'agit-il simplement d'inquiétude pour des proches, un mari ou un père, ou pour sa propre patrie ?", a abondé sur Twitter le ministre de la Justice, Marco Buschmann.

"Les propos sur le tourisme social détruisent la cohésion que nous avions jusqu'à présent dans le soutien à l'Ukraine et l'accueil des réfugiés. Ceux qui tiennent de tels propos ont un sens des responsabilités et une empathie nuls", a de son côté regretté le président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, Michael Roth.

Le quotidien populaire Bild a lui accusé M. Merz de "populisme sur le dos des plus faibles" à quelques jours d'une élection régionale.

AFP