A Bagdad, les partisans de Sadr commencent à se retirer sur ordre de leur chef (Reuters)

L'armée a aussitôt annoncé la levée du couvre-feu décrété la veille dans l'ensemble du pays accablé par une grave crise socio-économique doublée d'une impasse politique depuis les élections législatives d'octobre 2021.

Aussitôt après l'annonce la veille de Moqtada Sadr de son "retrait" de la vie politique, des milliers de ses partisans ont envahi le siège du gouvernement dans la Zone Verte et sont descendus dans les rues où ils ont affronté des membres de factions soutenues par l’Iran.

"Si tous les membres du Courant sadriste ne se retirent pas dans les 60 minutes de partout (à Bagdad), même du sit-in (devant le Parlement), je les désavouerai", a lancé sur un ton ferme Moqtada Sadr lors d'une conférence de presse dans son fief de Najaf (centre).

"Je présente mes excuses au peuple irakien, seul affecté par les événements", a ajouté Moqtada Sadr, dont l'influence n'a d'égale que l'imprévisibilité.

"Honte à cette révolution. Peu importe qui en est l'initiateur, cette révolution, tant qu'elle est entachée de violence, n'en est pas une", a-t-il dénoncé. "Je critique le mouvement sadriste. Je remercie les forces de sécurité et les membres du Hachd al-Chaabi", a-t-il tonné.

Après son appel, ses partisans ont commencé à quitter la Zone Verte, où siègent les institutions gouvernementales et des ambassades occidentales, a constaté l'AFP.

Selon un dernier bilan fourni par une source médicale, au moins 23 partisans de Moqtada Sadr ont été tués par balles depuis lundi et 380 personnes blessées dans la Zone Verte. Des funérailles ont été organisées à Najaf.

L'Irak est plongé dans l'impasse politique depuis les élections législatives d'octobre 2021, remportées par Moqtada Sadr, les barons de la politique ayant été incapables de s'accorder sur le nom d'un nouveau Premier ministre. Et le pays n'a donc ni nouveau gouvernement ni nouveau président depuis le scrutin.

Pour sortir de la crise, Moqtada Sadr et le Cadre de coordination s'accordent sur un point: il faut de nouvelles élections. Mais si Moqtada Sadr insiste pour dissoudre le Parlement avant tout, ses rivaux veulent d'abord la formation d'un gouvernement.

Agences