500 enfants tués en une semaine à Gaza selon l’Unicef, évacuation impossible des hôpitaux / Photo: AA (AA)

"Le nombre d'enfants tués à Gaza jusqu'à présent s’est élevé à 500, tandis que 1 600 autres ont été blessés", a fait savoir vendredi, le chargé de communication du bureau régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Salim Oweis, dans des déclarations accordées au site "Onu info" (United Nations news).

Salim Oweis a indiqué que ce bilan risquait de s’alourdir dans les prochaines heures, voire les prochains jours.

Le responsable de l’Unicef a ajouté que la situation dans la bande de Gaza est "très critique" et qu'elle sera "catastrophique" si elle persiste.

Selon Salim Oweis, la situation actuelle pourrait entraîner une catastrophe humanitaire compte tenu des violences qui durent depuis plusieurs jours.

Il a souligné que les effets de cette guerre sur les familles et les enfants ne sont pas uniquement liés aux pertes en vies humaines, mais aussi à "l'impact psychologique" provoqué par les coupures de l’approvisionnement en eau et en électricité de la bande de Gaza.

Il a évoqué en ce sens l’impact de cette situation sur les hôpitaux, dont certains disposent de carburant pour fonctionner "encore pendant quelques jours seulement".

Salim Oweis a ajouté que "le risque pour les enfants d’être exposés à des maladies augmente considérablement" en raison des dommages causés aux réseaux d’eau potable et d’assainissement.

“Impossible d'évacuer certains patients''

La situation s’aggrave également dans les hôpitaux qui sont non seulement saturés mais dans lesquels il est aussi impossible d'évacuer certains patients en réanimation. Ahmed Muhanna, le directeur de l'hôpital Al-Awda à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, a déclaré que les équipes médicales refusent l'évacuation malgré la demande de l'armée israélienne.

"Hier, j'ai reçu un appel de l'armée israélienne demandant d'évacuer l'hôpital, mais ce n'est pas possible", a expliqué Muhanna.

Il a souligné que "le personnel médical, composé de 35 médecins et assistants, est déterminé à rester et à fournir des services aux patients" précisant que "cinq patients en réanimation ne peuvent pas être évacués".

Et d'ajouter: "Certains ont été évacués. Mais il est impossible de transférer les patients se trouvant dans un état de santé critique''.

"Même les guerres ont des règles", a rappelé pour sa part le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclamant un accès humanitaire "immédiat" à la bande de Gaza.

Il a décrit un "système de santé au bord de l'effondrement", des "morgues qui débordent" et "une crise de l'eau".

Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l'ONU, qui a lancé un appel d'urgence aux dons.

Le président américain Joe Biden a assuré que "la crise humanitaire" à Gaza était "une priorité", tandis que plusieurs ONG ont également demandé l'ouverture de couloirs humanitaires.

Le 7 octobre à l'aube, le Hamas et d'autres factions palestiniennes ont lancé depuis Gaza l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", en réponse aux "attaques incessantes des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem-Est".

De son côté, l'armée israélienne a lancé l'opération "Épées de fer" et continue de mener des raids intensifs sur plusieurs districts de la bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens qui souffrent de la détérioration de leurs conditions de vie en raison d'un blocus israélien imposé depuis 2006.

Agences