Anniversaire de la victoire de Stalingrad: Poutine invoque les démons de l’histoire, promet la victoire aux Russes (Others)

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi que la Russie était "à nouveau" menacée par des chars allemands, faisant référence aux blindés Léopard 2 promis par les Occidentaux à Kiev et dressant un nouveau parallèle entre la guerre contre Hitler et la campagne militaire russe en Ukraine.

"C'est incroyable, mais des chars allemands Leopard, sur lesquels sont dessinées des croix, nous menacent à nouveau", a déclaré à Volgograd (ex-Stalingrad), dans le sud-ouest de la Russie, le président russe, à l’occasion des célébrations marquant le 80e anniversaire de la victoire soviétique contre l'armée allemande à Stalingrad.

Poutine s’est, toutefois, dit convaincu que la Russie était en mesure de parvenir à la victoire en Ukraine, comme elle avait été victorieuse il y a 80 ans.

Depuis le début de l'offensive qu'il a déclenchée en Ukraine, le 24 février, le président russe a régulièrement qualifié les responsables politiques au pouvoir à Kiev de "néonazis" à l'origine d'un "génocide" des populations russophones de ce pays voisin.

Avec le feu vert de Berlin, plusieurs pays occidentaux ont récemment promis de livrer à Kiev des chars lourds Léopard 2, de fabrication allemande.

"Ceux qui entraînent les pays européens, dont l'Allemagne, dans une nouvelle guerre contre la Russie et présentent cela de manière irresponsable comme un fait accompli et ceux qui s'attendent à vaincre la Russie sur le champ de bataille ne comprennent visiblement pas qu'une guerre contemporaine avec la Russie sera complètement différente", a mis en garde M. Poutine.

"Nous n'envoyons pas nos chars à leurs frontières mais nous avons de quoi leur répondre et cela ne se limitera pas à l'utilisation de véhicules blindés", a-t-il poursuivi.

Zelensky harangue l’Europe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, de son côté, accusé la Russie de préparer ses forces armées pour "se venger" de l'Ukraine et de l'Europe, appelant l'Union européenne à adopter "plus vite" de nouvelles sanctions contre Moscou.

"On voit aujourd'hui que le rythme des sanctions en Europe a un peu ralenti", a noté M. Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "Plus cette tâche sera faite vite et qualitativement, plus nous serons proches de la défaite de l'agression russe", a-t-il déclaré.

Ces derniers jours, l'armée russe a intensifié ses assauts dans l'est et dans le sud de l'Ukraine, revendiquant des victoires autour de la ville pilonnée de Bakhmout et proche de Vougledar.

Selon le président ukrainien, "le rêve d'une Europe pacifique ne peut être réalisé qu'avec l'Ukraine et seulement en battant la Russie et son agression".

La conférence de presse commune entre les deux dirigeants se tenait juste avant une réunion de travail entre les équipes de Mme von der Leyen, entourée de 14 commissaires et du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et celles de Volodymyr Zelensky.

"Aucune limite"

Nouvellement élu, le président tchèque Petr Pavel, un ancien général de l'OTAN, a déclaré qu'il ne devrait y avoir "aucune limite" à l'aide militaire de l'Occident à l'Ukraine ravagée par la guerre, exhortant les alliés à faire preuve de davantage de courage.

M. Pavel, qui a dirigé le comité militaire de l'OTAN de 2015 à 2018, a remporté l’élection présidentielle samedi et prêtera serment le 9 mars.

Dans un entretien accordé à l'AFP, M. Pavel, 61 ans, a déclaré que l'Occident devrait fournir à l'Ukraine, qui lutte contre une invasion russe, tous les types d'armes, à l'exception du nucléaire.

"En ce qui concerne les armes conventionnelles, je ne vois vraiment aucune raison de fixer des limites", a-t-il déclaré.

"L'Ukraine ne peut pas combattre un adversaire aussi dur sans des blindées, des drones, une artillerie et des missiles à plus longue portée, ni sans, peut-être, des avions supersoniques", a-t-il ajouté.

Au lendemain du scrutin, le président élu s'est entretenu au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour l'assurer du soutien de son pays.



Agences