Macron annonce une "page nouvelle" entre la France et l'Algérie (Others)

"Nous avons un passé commun, il est complexe, douloureux et il a pu parfois comme empêcher de regarder l'avenir", a estimé Emmanuel Macron, appelant à le "regarder en face avec beaucoup d'humilité".

"Le passé nous ne l'avons pas choisi, nous en héritons, c'est un bloc, il faut le regarder le reconnaître, mais nous avons une responsabilité, c'est de construire notre avenir pour nous-mêmes et nos jeunesses", a-t-il ajouté, dans une déclaration faite aux côtés de son homologue Abdelmajid Tebboune.

Le président français a annoncé la création d'une "commission mixte d'historiens, ouvrant nos archives et permettant de regarder l'ensemble de cette période historique, qui est déterminante pour nous, du début de la colonisation à la guerre de libération".

Ceci doit être fait "sans tabous, avec une volonté de travail libre, historique, d'accès complet à nos archives", a-t-il souligné.

Un projet commun d'"incubateur de start-ups" va aussi être lancé, a dit M. Macron, soulignant les "talents" des deux pays dans le domaine du numérique.

Il a également proposé de "développer des programmes (communs) de création cinématographique et de studios", ainsi que de "formation" dans ces métiers. "Il n'est d'avenir que s'il y a des récits d'avenir", a-t-il noté.

Concernant, la question délicate des visas attribués par la France aux Algériens, le président français a fait état d'un travail commun "pour traiter les sujets les plus sensibles de sécurité". Emmanuel Macron avait décidé en 2021 de diviser leur nombre par deux face à la réticence d'Alger à réadmettre des ressortissants indésirables en France.

Mais ces discussions ne vont "pas empêcher de déployer une mobilité choisie pour nos artistes, nos sportifs, nos entrepreneurs, nos universitaires, nos scientifiques, nos associations, nos responsables politiques, permettant de bâtir davantage de projets communs", a dit M. Macron.

Il a aussi évoqué avec M. Tebboune la question de l'Ukraine et appelé l'Algérie, qui s'est abstenue de condamner l’offensive russe et reste un proche allié de Moscou, à faire de la "fin à la guerre en Ukraine une cause commune".

"Cette crise, l'ensemble des crises qui sont le fruit de cette guerre lancée par la Russie, qu'il s'agisse de crises humanitaire, diplomatique, alimentaire, énergétique, déstabilisent profondément l'ensemble de la planète, et tout particulièrement le continent africain, faisant courir des risques de pénuries et je crois que notre responsabilité est aussi de les traiter ensemble", a-t-il insisté.

AFP