Soudan / Photo: Reuters (Reuters)

"La situation au Soudan s'est rapidement détériorée, rendant impossible d'assurer la sécurité de notre personnel à Khartoum", a indiqué Ottawa dans un communiqué publié dimanche. "Nos diplomates sont en sécurité et travaillent de l'extérieur du pays", a précisé la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly sur Twitter sans toutefois donner plus de détails.

Samedi, l'Arabie Saoudite a annoncé que des ressortissants canadiens figuraient parmi plus de 150 personnes, dont des diplomates et des responsables étrangers, évacuées du Soudan lors d'une opération menée par les forces navales du royaume.

Le personnel recruté sur place demeure, quant à lui, dans la capitale soudanaise, ont ajouté les autorités canadiennes, soulignant qu'elles examinaient "toutes les options possibles pour les soutenir compte tenu de l'évolution rapide de la situation".

Le ministère des Affaires étrangères canadien a également précisé que des services consulaires limités continuaient d'être offerts à ses citoyens sur place.

Cette annonce d'Ottawa intervient alors que l'Allemagne, le Royaume-Uni et d'autres pays ont annoncé dimanche l'évacuation de leurs ressortissants ou de leur personnel diplomatique. Le président américain Joe Biden a également annoncé que l'armée avait "mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum".

L'ambassade de France ferme et "n'est plus un point de regroupement"

La France a fermé son ambassade à Khartoum, a annoncé lundi son ministère des Affaires étrangères, précisant que celle-ci ne constitue plus "un point de regroupement" pour ceux qui souhaitent fuir les combats dans la capitale soudanaise.

"L'ambassade de France au Soudan est fermée jusqu'à nouvel ordre. Elle ne constitue plus un point de regroupement pour les personnes souhaitant quitter Khartoum", a indiqué la porte-parole du ministère dans un communiqué, précisant que l'ambassade poursuivrait "ses activités depuis Paris sous la responsabilité de l'ambassadrice".

Explosions et tirs n'ont pas cessé de résonner à Khartoum et dans d'autres villes ce week-end, mais les capitales étrangères sont parvenues à négocier des passages avec les deux belligérants: l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

La France, à l'instar d'autres pays, a monté une opération d'évacuation de plusieurs centaines de ressortissants français et d'autres nationalités depuis dimanche, organisant plusieurs rotations aériennes entre Khartoum et Djibouti.

Paris "est mobilisée pour faciliter un cessez-le-feu et la reprise du processus de transition politique au Soudan", a insisté le Quai d'Orsay, rappelant qu'elle soutenait "pleinement le mécanisme de coordination sous l'égide de l'Union africaine, de l'IGAD, de la Ligue arabe, de l'Union européenne et des Nations unies".

Le communiqué "appelle toutes les parties à mettre fin aux combats, à permettre l'accès humanitaire, à épargner les populations civiles, et à revenir sur la voie du dialogue politique".

AFP