“On va te foutre à poil”: enquête ouverte après des coups contre un jeune menotté à Ivry-sur-Seine

Un incident survenu à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, a suscité une vive indignation après qu’une vidéo ait capturé des scènes de violence policière lors d’un contrôle de stupéfiants le 30 octobre dernier.

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La vidéo, filmée par une témoin, montre clairement un policier frappant violemment l’interpellé au visage après l’avoir plaqué au sol.

Selon les informations de StreetPress, la scène s'est déroulée aux alentours de 3h40, rue Lénine, où deux équipages de la police nationale effectuaient un contrôle sur trois jeunes hommes et leur véhicule. L’un d'eux, âgé de 19 ans, a été brutalement interpellé et menotté.


La vidéo, filmée par une témoin, montre clairement un policier frappant violemment l’interpellé au visage après l’avoir plaqué au sol. Ce dernier, menotté, subit également des insultes et des menaces de la part des fonctionnaires présents.

Après l'interpellation, un agent effectue une fouille sur le jeune homme, en soulevant son pantalon et en touchant ses parties intimes sous le regard des autres policiers.

Cette manipulation, réalisée sur la voie publique, est considérée comme une "fouille intégrale", une procédure qui, selon la loi, ne peut être effectuée que dans un espace clos et sous des conditions spécifiques.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d’une enquête judiciaire pour “violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique”. De son côté, la préfecture de police a ouvert une enquête administrative.

Banalisation de la violence policière

La victime a été placée en garde à vue et a comparu dans le cadre d’une procédure de “plaider-coupable” pour des faits de possession de drogue et de refus de remettre son téléphone. Il a été condamné à une peine de prison de 12 mois, dont 6 mois avec sursis.

L’avocat de la victime, Maître Jim Villetard, a dénoncé les pratiques des policiers, soulignant que “rien ne justifie” une telle violence, ni l’humiliation publique infligée à l'interpellé. 

Il a précisé que les policiers sont autorisés à utiliser la force “strictement nécessaire”, ce qui ne semble pas être le cas dans cette situation.

La vidéo filmée par le témoin met également en lumière l'attitude des policiers après l'incident. La victime, toujours menottée, est insultée, menacée de "se faire foutre à poil" et de "prendre des gifles". 

L’un des policiers discute ensuite de l’incident comme si rien de grave ne s'était produit. Ce comportement reflète une certaine banalisation de la violence policière selon l’avocat, une pratique qui devient "normalisée" à force de répétition.