Fidan: la Türkiye, prête à “faire tout ce qu’il faudra” pour soutenir les efforts de paix à Gaza
Le ministre turc des Affaires étrangères a affirmé que des discussions sont en cours sur la création d’une Force internationale de stabilisation à Gaza, lors du Forum de Doha au Qatar.
La Türkiye est prête à “faire tout ce qu’il faudra” pour contribuer aux efforts de paix en cours concernant Gaza, a déclaré, ce samedi, le ministre turc des Affaires étrangères, intervenant lors de la 23e édition du Forum de Doha, dans la capitale qatarie.
Il répondait à une question sur la possibilité qu’Ankara envoie des troupes dans l’enclave palestinienne.
Soulignant qu’une discussion approfondie est en cours au sujet d’une Force internationale de stabilisation (ISF) à Gaza, Fidan a indiqué qu’une évaluation complète était menée concernant son déploiement, sa mission et les règles sous lesquelles elle fonctionnerait.
Il a appelé à une approche “réaliste” quant à la mission de cette force lors de la définition des attentes, “car il existe des réalités sur le terrain”.
“Je pense que notre premier objectif en déployant l’ISF devrait être de séparer les Palestiniens des Israéliens le long de la ligne frontalière. Ce devrait être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons traiter les autres questions qui restent”, a ajouté Fidan.
Pour que la Force internationale de stabilisation soit efficace, il faudra mettre en place et former une force de police, ainsi que créer des administrations locales afin de constituer un comité de paix, a-t-il précisé.
Il reste incertain quels pays contribueront à cette force, mais le processus prendra progressivement forme une fois l’ISF déployée, a souligné le ministre turc.
Rappelant qu’Ankara a appliqué une politique de porte ouverte après la guerre civile syrienne, Fidan a affirmé que cette politique répondait à des objectifs humanitaires.
“Une coopération internationale est nécessaire pour assurer la stabilité en Syrie”, a-t-il ajouté.
Ce que le président américain Donald Trump tente de faire en matière de médiation et de consolidation de la paix va dans le sens des intérêts de la Türkiye, a affirmé Fidan, réitérant le souhait d’Ankara d’un cessez-le-feu en Ukraine et à Gaza.
À propos de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine, le ministre turc a estimé que l’Europe semblait avoir besoin de “solutions plus créatives pour devenir plus résiliente”.
“Je pense que la seule voie viable pour avancer et mettre fin à cette guerre est de s’engager de manière sincère et déterminée dans des pourparlers de paix. Une bonne médiation est actuellement en cours”, a-t-il poursuivi.
“Je sais que l’Europe a toutes les raisons de ne pas faire confiance à la Russie, et inversement ; si vous écoutez la Russie, elle a toutes les raisons de ne faire confiance à personne d’autre. Mais chacun a ses perspectives”, a ajouté Fidan.
Le ministre turc a également rencontré le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, le cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, en marge du forum ce samedi même.
Aucun détail n’a été communiqué concernant leur entretien.
La rencontre a eu lieu alors que des dirigeants mondiaux, des diplomates et des experts politiques se réunissaient à Doha pour ce forum de deux jours, organisé sous le thème : “Justice en action : au-delà des promesses, vers le progrès”.