Six Britanniques devant la justice, ou le procès du militantisme pro-Palestine

Le procès contre 24 membres de Palestine Action a commencé ce lundi devant la Cour de Woolwich en Grande Bretagne. Ils sont poursuivis pour les actions commises dans les bureaux de la firme israélienne d’armement Elbit System à Filton en août 2024.

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Manifestation du 4 octobre 2025 pour soutenir Action Palestine

La presse les a baptisés les “24 de Filton” (the Filton 24). Ces 24 prévenus sont d’anciens militants de Palestine Action qui ont pénétré en août 2024 dans l’entreprise  Elbit Systems à Filton, Gloucestershire. Ils auraient causé pour 1 million de livres de dommages chez ce qui est le plus grand producteur israélien d’armes. Et ce, en détruisant des drones quadricoptères utilisés par l’armée israélienne.

Ce procès ne concerne que six militants sur les 24 arrêtés mais il concentre l’attention du public en Grande-Bretagne et au niveau international. Et pour cause : les autorités britanniques ont choisi d’utiliser la loi anti-terrorisme pour poursuivre des militants pro-palestiniens.

Ces personnes ont été retenues pour cambriolages aggravé, destructions et actions violentes. Certaines d’entre elles ont passé plus d’une année en prison. Elles ont plaidé “non coupable” et ont entamé une grève de la faim.
Ce procès va durer dix semaines, et les autres prévenus seront jugés en avril et juin 2026.

Dissolution de l’association réétudiée par un tribunal

Une manifestation a eu lieu devant la Cour de Woolwich à l’ouverture du procès. Les personnes présentes ont exprimé dans les médias britanniques leur incompréhension. Selon eux, ces activistes n’ont rien à faire en prison au regard de ce qui se passait à Gaza lors de leurs actions. 

Pour beaucoup de ceux présents à ce rassemblement, ces six personnes sont des “prisonniers politiques” et le gouvernement britannique ne fait rien d’autre que réprimer le mouvement pro-palestinien.

Les autorités britanniques détiennent en effet ces six militants en prison depuis plus de six mois, ce qui est normalement la limite maximum pour une détention provisoire avant un procès. Elles ont au départ accusé ces prévenus de crimes terroristes, des accusations qui ont été ensuite requalifiées.

La partie n’est pas forcément jouée pour l’association Palestine Action car les 25 au 27 novembre, la Haute Cour royale examinera le recours déposé par Huda Ammori, cofondatrice de Action Palestine contre la dissolution de l’association.

Des manifestations sont prévues toute la semaine pour interpeller le public. Palestine Action a été désignée organisation terroriste par le Royaume-Uni en juillet, après que quatre de ses militants se sont introduits par effraction dans une base aérienne de l’armée de l’air britannique et ont vandalisé deux avions militaires, causant des dégâts estimés à 7 millions de livres sterling (9,2 millions de dollars).

Action Palestine s’est donné pour mission de dénoncer le soutien militaire à Israël par les entreprises britanniques. L’association a ainsi bloqué l’entrée de l’entreprise d’armement Lockheed Martin, ou peint en rouge l’entrée du groupe audiovisuel BBC pour dénoncer sa couverture de l’actualité gazaouie.

Le fait de manifester pour soutenir Palestine Action est réprimée par la police, ainsi 500 personnes ont été arrêtées le 4 octobre dernier à Londres pour avoir manifesté pour “une organisation interdite”.