Vague de violences en Cisjordanie occupée: un garçon palestinien tué
Une nouvelle flambée de violences a lieu ces derniers jours en Cisjordanie occupée contre des civils palestiniens et leurs propriétés, que ce soit de la part des colons ou de l’armée israélienne.
Un garçon palestinien a été tué et quatre personnes ont été blessées lors d’attaques menées par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.
L’armée a également arraché dimanche 135 oliviers, dans le sillage d’opérations de plus en plus fréquentes dans les camps de réfugiés, les villes et les villages de Cisjordanie occupée. Raids nocturnes, arrestations massives, tirs à balles réelles lors d'opérations d'arrestation: les opérations militaires ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils.
Des organisations internationales accusent les forces israéliennes d’un recours disproportionné à la force. Certains blessés auraient été privés de soins, aggravant leur état ou entraînant leur décès.
Les bouclages de quartiers, les restrictions de déplacement et le démantèlement d’infrastructures — notamment dans les camps de réfugiés — contribuent à détériorer davantage les conditions de vie, avertissent les organisations.
Escalade alarmante de violences des colons
De multiples incursions, incendies criminels et agressions physiques ont été signalés depuis quelques jours dans plusieurs villages palestiniens, alimentant les craintes d’une détérioration rapide de la situation sur le terrain.
Selon des organisations locales, des groupes de colons, souvent armés et masqués, ont pénétré dans plusieurs villages dans le nord et le centre de la Cisjordanie occupée. Les agressions ont visé aussi bien des maisons, des champs d’oliviers que des véhicules, et dans certains cas des lieux de culte.
L’ONU, qui alerte depuis des mois sur la montée des violences de colons, avait déjà signalé un nombre record d’incidents en octobre — près de 264 en un mois, soit environ huit attaques par jour.
Des responsables humanitaires notent que ces violences surviennent alors que la récolte des olives est en cours, une période où les attaques contre les agriculteurs palestiniens augmentent traditionnellement. Des oliveraies ont été vandalisées, des arbres déracinés ou incendiés, compromettant des sources de revenus cruciales pour les familles rurales.
Parmi les incidents recensés, des colons auraient vandalisé une mosquée, incendié des salles annexes et laissé des graffitis hostiles sur les murs.
Pour les communautés palestiniennes, cette vague de violence aggrave un climat déjà lourd, marqué par la peur de déplacements forcés.
Certains responsables locaux redoutent que la multiplication de ces incursions ne vise à contraindre les habitants à abandonner des secteurs stratégiques, facilitant l’expansion des colonies israéliennes.
Une population prise en étau
La combinaison des violences coloniales et militaires crée un climat de peur quotidienne. La présence renforcée de l’armée le long des routes, aux points de contrôle et dans les villes palestiniennes nourrit un sentiment d’insécurité généralisé.
Les familles palestiniennes témoignent d’une “double pression” : celle des colons, dont les attaques visent souvent à s’emparer de nouvelles terres, et celle de l’armée, dont les opérations militaires se sont intensifiées depuis octobre 2023.
Si la communauté internationale multiplie les appels à la retenue, les ONG de défense des droits humains soulignent l’absence de mécanismes efficaces pour protéger les civils palestiniens ou sanctionner les responsables d’exactions. Les enquêtes ouvertes par les autorités israéliennes restent rares, et aboutissent encore plus rarement à des mises en cause.