Sénégal : premiers pas de l’industrie de la défense

En inaugurant l’usine d’assemblage de “véhicules tactiques”, embryon d’une industrie de la défense, le président sénégalais a affiché les ambitions du pays en termes de souveraineté et d’autonomie stratégique.

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Le Président Diomaye Faye pose devant un véhicule tactique assemblé au Sénégal./Compte Facebook, Présidence du Sénégal / Others

Cinq mois après le démantèlement des bases militaires françaises au Sénégal le 17 juillet dernier, le président Diomaye Faye confirme l’ambition de son pays de se doter d’une industrie de la Défense autonome.

Il l’a réaffirmé mardi à l'inauguration à Diamniadio (la nouvelle  ville sénégalaise, à une trentaine de kilomètres de Dakar,NDLR) de l’usine d’assemblage des véhicules tactiques Kia KM 450, pilotée par l’Industrie sénégalaise de véhicules militaires (Isevem).

Alors que le Sénégal et la France entretiennent une coopération militaire de longue date, les autorités ont choisi l’expertise sud-coréenne de la firme KIA. L’usine, d’une capacité d’assemblage de 1000 véhicules par an, devra à terme produire des véhicules destinés aux forces de défense et de sécurité. 

Ce projet  “(...) est indissociable de nos exigences de souveraineté et d’autonomie stratégique, lesquelles sont intrinsèquement liées à l’existence d’une industrie de défense nationale” a souligné Diomaye Faye.

“Cette première usine, installée dans la zone industrielle de Diamniadio, n’est pas seulement un site de montage, a insisté le président sénégalais dans son discours. Elle est la première pierre d’une ambition industrielle beaucoup plus grande. Cette future plateforme industrielle est à la dimension de notre ambition de construire un écosystème complet, composé de fournisseurs locaux, de sous-traitants qualifiés, de centres de maintenance et d’instituts de formation en relation avec les laboratoires d’innovation”.

Passée l'étape de l’assemblage et de la maintenance, le Sénégal ambitionne “de se lancer, à terme, dans la conception et la production industrielle”, selon le chef de l'État, avec à la clé la promesse de centaines d’emplois directs et indirects créés.

Outre la formation, le transfert technologique au profit des ingénieurs et techniciens sénégalais, le projet inclut aussi la sous-traitance pour les PME et PMI sénégalaises. 

En 2024, les dépenses militaires du Sénégal représentaient 1,47% du PIB en 2023 selon les données de Trading Economics et 5,5 % du total des dépenses publiques d'après Helgi Library.

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