Gaza: deux organisations de journalistes portent plainte pour entrave à la presse
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) demandent notamment que soient constatés les obstacles imposés par Israël depuis octobre 2023 aux journalistes souhaitant couvrir la situation à Gaza.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) demandent notamment que soient constatés les obstacles matériels, administratifs et sécuritaires imposés par Israël depuis octobre 2023 aux journalistes souhaitant couvrir la situation à Gaza et en Cisjordanie occupée.
La FIJ et le SNJ ont déposé ce mardi une plainte contre X auprès du parquet national antiterroriste à Paris. Ils dénoncent des entraves à la liberté d’exercer le journalisme dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, ainsi que des “crimes de guerre visant des journalistes français”.
Les deux organisations, représentant plus de 600 000 professionnels dans 146 pays, demandent que soient constatés les obstacles matériels, administratifs et sécuritaires imposés depuis octobre 2023 aux journalistes souhaitant couvrir la situation à Gaza. Elles évoquent aussi des entraves en Cisjordanie occupée, attribuées à la police, à l’armée, à des services officiels ou à des colons israéliens.
Depuis le 7 octobre 2023, aucun journaliste français n’a pu accéder de manière indépendante à Gaza. La plainte décrit “un système organisé d’empêchement de la presse”, avec des demandes restées sans réponse ou rejetées, y compris en période de cessez-le-feu. Selon ses auteurs, ces restrictions constituent des atteintes à la liberté d’expression garanties par le droit français et européen, pouvant relever de crimes de guerre.
Les organisations s’appuient sur le Code pénal, la Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Elles rappellent que la plainte s’inscrit dans un cadre “professionnel, déontologique et juridique”, et non politique.
Un blocage systématique
Les avocates Louise El Yafi et Ines Davau dénoncent un “black-out sans précédent” dans une zone de guerre, estimant que ce blocage “organisé, systématique et prolongé” prive le public d’informations essentielles. Elles soulignent également les conditions extrêmement dangereuses vécues par les journalistes palestiniens.
La plainte documente aussi des menaces, intimidations et agressions en Cisjordanie occupée, notamment une attaque violente contre un journaliste français par un groupe d’une cinquantaine de colons israéliens, qualifiée de “crime de guerre”. Le parquet national antiterroriste examine actuellement ce dossier d’une centaine de pages avant de décider de l’ouverture éventuelle d’une enquête.