L’Europe se ferme à l’acier chinois en laminant les quotas d'importation de près de 50%, laissant un créneau de 10 % du marché européen ouvert aux pays à bas coûts (autrement dit la Chine).
Par ailleurs, les droits de douane vont augmenter de 25 à 50 %, pour s'aligner sur les tarifs américains et canadiens.
Ces mesures étaient attendues au vu de la crise aiguë que connaît le secteur de l’acier européen et les menaces de disparition qui pèsent sur les derniers hauts fourneaux qui existent encore tant l’acier bon marché chinois a grignoté la filière européenne.
L’acier européen doit faire face à des coûts de l’énergie en hausse, une baisse de la demande du secteur automobile lui aussi en crise, et le coût élevé de la transition écologique.
Le principe du libre-échange remis en question
En 2024, la filière européenne a supprimé 18 000 emplois directs et les sites ne tournent qu’à 70 % de leurs capacités en moyenne.
ArcelorMittal prévoit d’autres réductions d’effectifs et l’allemand ThyssenKrupp, pourrait être racheté par un groupe indien.
Il y a de toute évidence péril en la demeure et la Commission européenne a jeté les principes du libre-échange pour essayer de stopper l’hémorragie. “L’UE était le dernier grand marché encore ouvert”, explique Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission chargé de l’industrie.
Avec ce nouveau dispositif, poursuit le Français, “seuls un peu plus de 10 % de son marché resteront ouverts à la concurrence internationale. En d’autres termes, le marché européen de l’acier devient un marché domestique”, largement réservé aux industriels locaux.
Les Etats-Unis sont concernés par ces quotas, eux qui taxent l’acier européen à 50%, mais aussi l’Ukraine qui exporte sans taxe son acier vers l’UE, des exports qui ont doublé en trois ans.
