La traversée de la Manche attire toujours plus de migrants malgré tout
Le tribunal de Paris a condamné huit passeurs à des peines de prison lourdes ce mardi. Ils étaient jugés pour un naufrage dans la Manche qui avait fait 7 morts. Mais rien ne semble pouvoir enrayer ces passages, pas même l’accord franco-britannique.
Après deux semaines de procès, les peines les plus lourdes, 12 et 15 ans de réclusion notamment pour homicides involontaires, ont été prononcées à l'encontre des deux Irakiens considérés comme les moteurs de cette organisation. Les huit accusés étaient jugés pour la mort de sept candidats afghans à l'exil vers le Royaume-Uni. Les passeurs ont mis à disposition des embarcations surchargées à l'extrême, a souligné la procureure. Soixante-sept personnes avaient embarqué dans un “small boat” depuis la plage de la Huchette (Pas-de-Calais).
Un accord franco-britannique qui prend l’eau
Après une avarie moteur, le pneumatique a chaviré et les migrants se sont retrouvés à l’eau. L'accident avait fait sept morts et soixante personnes avaient été prises en charge par les secours maritimes français et britanniques.
Les associations d’aide aux migrants souhaitaient un procès exemplaire, mais il s’avère qu’il a peu de chance de dissuader les candidats au passage de la Manche. Leur nombre s'élève depuis le début de l'année à 38.726, selon les dernières données officielles datant de dimanche.
Ce chiffre dépasse le total de l'année 2024, qui s'élevait à 36.816. L’arrivée toujours plus importante de migrants met le gouvernement travailliste de Keir Starmer dans l’embarras. Il a promis de faire baisser le nombre de traversées mais l’accord signé cet été avec la France peine à dissuader les candidats.
Des migrants qui retentent la traversée
Selon les termes de l’accord, Londres renvoie en France les migrants arrivés illégalement à bord de petits bateaux, en échange de l'accueil par ce pays de migrants se trouvant en France et qui ont fait une demande officielle pour rejoindre le Royaume-Uni. Le système fonctionne sur le principe du "un pour un".
Toutefois, certains migrants expulsés retournent rapidement en Grande Bretagne. Début novembre, le Home Office a ainsi admis avoir identifié un deuxième migrant qui était parvenu à revenir au Royaume-Uni dans une embarcation de fortune après avoir été expulsé vers la France. L’homme a été expulsé vers la France.
Depuis l’entrée en vigueur début août de cet accord, 94 migrants ont été expulsés vers la France, selon Londres, contre 57 personnes accueillies au Royaume-Uni.