L'euro chute lundi avec l'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu, un événement qui accentue la crise politique en France et ravive les craintes d'une dégradation de la note du pays sur les marchés obligataires.
Vers 11H05 à Paris (09H05 GMT), la monnaie unique perdait 0,63 % face au dollar, à 1,1688 dollar pour un euro.
Tension sur les taux français
La démission de M. Lecornu a aussi entraîné une hausse des rendements sur le marché obligataire : le taux d'emprunt français à dix ans est monté à plus de 3,61 %, son plus haut niveau depuis début mars, avant de redescendre à 3,59 %.
Le locataire de Matignon, nommé le 9 septembre, qui devait tenir son premier Conseil des ministres à la tête du gouvernement plus tard dans la journée lundi, s'est rendu aux premières heures de la matinée à l'Élysée pour remettre sa démission au président Emmanuel Macron, qui l'a acceptée, selon un communiqué de l'Elysée.
Cette démission plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies.
Crainte d’une dégradation de la note française
Ce départ "montre clairement à quel point la fracture au sein du Parlement rend presque impossible l'adoption d'un budget visant à réduire le déficit", a souligné Jack Allen-Reynolds, analyste chez Capital Economics.
"Si on avait encore des interrogations sur la dégradation de la note française par les agences de notation, désormais on n'a plus de doute", a dit à l'AFP John Plassard, analyste chez Cité Gestion Private Bank.
Le risque qui pèse sur la France est de devoir emprunter à des taux encore plus élevés. "Le manque de confiance" des investisseurs pèse aussi sur les perspectives économiques de l'Hexagone, a ajouté M. Plassard.
L'or, quant à lui, a battu un nouveau record lundi, passant au-dessus de 3 949 dollars l'once, stimulé par l'arrêt prolongé des activités gouvernementales aux États-Unis en pleine paralysie budgétaire.
Enfin, la devise nippone plongeait vers 09H05 GMT de 1,91 % face au billet vert, à 150,34 yens pour un dollar, après l'élection à la tête du parti au pouvoir au Japon de Sanae Takaichi qui défend un soutien accru à l'économie et une politique budgétaire expansionniste, ce qui accroît les risques d'inflation et de dévaluation de la devise.
