Gaza: Israël impose un nouveau rapport de force avant l'arrivée des troupes internationales

“Israël préférerait appliquer le modèle libanais à Gaza, mais la situation y est plus compliquée”, indique un journal israélien.

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Des camions transportent des chars d'assaut du côté israélien de la frontière avec Gaza, le 18 novembre 2025.

L'armée israélienne tente d'imposer une nouvelle réalité sur le terrain à Gaza avant le déploiement d'une force internationale de stabilisation, car elle pourrait ne plus être en mesure de mener des frappes quotidiennes dans l'enclave comme elle le fait au Liban, a déclaré un quotidien israélien.

“Israël s'efforce également de façonner les conditions sur le terrain avant l'arrivée des forces étrangères, car la réponse aux violations deviendra plus délicate une fois les troupes internationales présentes”, a publié, ce dimanche, le quotidien Yedioth Ahronoth.

Israël “préférerait appliquer le modèle libanais à Gaza, mais la situation y est plus compliquée”, y est-il détaillé.

L'armée israélienne a tué au moins 342 Palestiniens et en a blessé 875 autres à Gaza, en violation d'un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre.

Le journal israélien a attribué la situation à laquelle Israël est confronté à Gaza aux pressions américaines, Washington “souhaitant passer à la deuxième phase du cadre de cessez-le-feu”.

“Israël résiste, invoquant le refus du Hamas de restituer les corps de trois otages tués”, a souligné le quotidien.

Depuis le cessez-le-feu, le Hamas a libéré vivants 20 captifs israéliens et a remis les dépouilles de 27 autres sur 28, la plupart étant Israéliens. Israël a cependant affirmé que l'un des corps reçus ne correspondait à aucun de ses otages déclarés.

Le journal a indiqué qu'Israël “a adopté une politique de réponse ferme à toute violation dans la bande de Gaza afin de signaler que le Hamas ne sera pas autorisé à reconstituer ses capacités”.

La deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu “nécessiterait des mesures pour améliorer la situation à Gaza, notamment la réouverture du point de passage de Rafah, l'augmentation de l'aide humanitaire, l'autorisation des déplacements à l'intérieur et à l'extérieur de l'enclave et, à terme, un retrait vers une nouvelle ligne une fois qu'une autorité capable de gérer le territoire sera en place”, a-t-il ajouté.

“Une fois qu’une force de stabilisation soutenue par la communauté internationale sera formée — et approuvée depuis par le Conseil de sécurité de l’ONU —, la pression pour mettre en œuvre la phase suivante devrait s’accroître.”, a expliqué  Yedioth Ahronoth.

“Des troupes étrangères, probablement originaires de pays arabes et musulmans plutôt que d'États occidentaux, devraient arriver dans les prochaines semaines pour un entraînement”, a, également, précisé le quotidien israélien.

Depuis octobre 2023, l'armée israélienne a tué près de 70 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 170 000 autres lors d'une offensive brutale qui a également réduit l'enclave en ruines.

La première phase de l'accord de cessez-le-feu prévoit la libération d'otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens. Le plan envisage également la reconstruction de Gaza et la mise en place d'un nouveau mécanisme de gouvernance sans le Hamas.

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