Trump menace d'une intervention militaire américaine au Nigeria pour “meurtre des chrétiens"
“Par la présente, je donne instruction à notre ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle intervention”, a déclaré le président américain.
Le président américain Trump a menacé d'envoyer les forces américaines au Nigeria “armes à la main” si le pays le plus peuplé d'Afrique ne met pas fin à ce qu'il a décrit comme le massacre de chrétiens.
Dans un message explosif publié samedi sur sa plateforme Truth Social, le dirigeant républicain a déclaré avoir demandé au Pentagone d'élaborer un plan d'attaque possible, au lendemain d'un avertissement selon lequel le christianisme était “confronté à une menace existentielle au Nigeria”.
“Si le gouvernement nigérian continue de tolérer le meurtre de chrétiens, les États-Unis cesseront immédiatement toute aide et assistance au Nigeria et pourraient très bien intervenir dans ce pays désormais déshonoré, armes au poing”, a-t-il prévenu.
“Par la présente, j’ordonne à notre ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle action. Si nous attaquons, ce sera rapide, brutal et implacable, à l’image des attaques terroristes contre nos chers chrétiens”, a-t-il ajouté.
Il a conclu son message par : “AVERTISSEMENT : LE GOUVERNEMENT NIGÉRIAN FAUT AGIR VITE !”
Le Nigeria est en proie à de nombreux conflits qui, selon les experts, ont tué aussi bien des chrétiens que des musulmans, sans distinction.
Une violence aveugle
Vendredi, Trump a publié un message affirmant que “des milliers de chrétiens sont tués” et que certains radicaux sont responsables de ce “massacre de masse”.
Ladd Serwat, analyste senior pour l'Afrique au sein du groupe de réflexion américain Armed Conflict Location and Event Data (ACLED), a confié à l'AFP que la violence est "aveugle" et ne respecte pas les différences religieuses.
M. Serwat a qualifié d'"exagérées" les affirmations d'élus américains selon lesquelles jusqu'à 100.000 chrétiens auraient été tués.
Selon les données de l'ACLED transmises à l'AFP, 52.915 civils ont été tués dans le cadre d'assassinats politiques ciblés depuis 2009, musulmans et chrétiens confondus.
Les données montrent qu'il y a eu au moins 389 cas de violence ciblant les chrétiens entre 2020 et 2025, avec au moins 318 morts. Au cours de la même période, 197 attaques ont visé des musulmans, faisant au moins 418 morts.
Au Nigéria, certains ont également avancé des accusations de persécution des chrétiens, dans un contexte où les divisions ethniques, religieuses et régionales ont engendré, par le passé, des conséquences meurtrières et continuent de façonner la vie politique moderne du pays.
Le Nigeria est divisé de manière presque égale entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien.
Peu avant les menace de Donald Trump, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu dans un message sur son compte X a rassuré que son administration a “maintenu un dialogue ouvert et actif avec les dirigeants chrétiens et musulmans et continue de s'attaquer aux défis sécuritaires qui touchent les citoyens de toutes confessions et de toutes régions”.
Pour lui “Caractériser le Nigéria comme un pays religieusement intolérant ne reflète pas notre réalité nationale et ne tient pas compte des efforts constants et sincères déployés par le gouvernement pour sauvegarder la liberté de religion et de convictions pour tous les Nigérians” .
Le Nigeria, a conclu le président Bola Ahmed Tinubu, “s'engage à travailler avec le gouvernement des États-Unis et la communauté internationale pour approfondir la compréhension et la coopération en matière de protection des communautés de toutes confessions”.
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