Une prison souterraine israélienne pour des Palestiniens en isolement total

Israël détient des dizaines de Palestiniens de Gaza isolés dans une prison souterraine, sans lumière du jour, ni nourriture, en rupture avec le monde extérieur, selon The Guardian.

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Un Palestinien souffre de troubles mentaux après sept mois de torture dans une prison israélienne.

Des prisonniers palestiniens ont été détenus dans un isolement total dans un sous-sol de la prison de Rakefet privés de lumière du jour, sans nourriture, sans inculpation, ni procès, révèle le quotidien britannique The Guardian. 

Selon le témoignage des avocats de l’ONG Public Committee Against Torture in Israel (PCATI), défendant deux détenus, ces derniers étaient régulierement passés à tabac comme d’autres detenus dans d’autres centres de détention israéliens.

Il s’agit d’un infirmier de 34 ans arrêté alors qu’il travaillait dans un hôpital en décembre 2023, et un jeune commerçant arrêté en octobre 2024 à un poste de contrôle israélien. Ils ont été libérés le 13 octobre dans le cadre du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas.

Ouverte au début des années 1980 pour y enfermer quelques figures du crime organisé considérées comme les plus dangereuses d’Israël,  la prison a été fermée quelques années plus tard au motif qu’elle était inhumaine. Le ministre de la Sécurité d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a ordonné sa réouverture après le 7 octobre 2023. Les cellules, la cour de promenade et la salle de rencontre avec les avocats se trouvent toutes sous terre, de sorte que les détenus vivent sans aucune lumière naturelle.

Les deux prisonniers témoignent de cellules sans fenêtres ni ventilation, accueillant trois ou quatre détenus, où ils avaient souvent du mal à respirer. Ils rapportent des passages à tabac réguliers, des attaques de chiens équipés de muselières en fer, des gardiens leur marchant dessus, un manque de soins médicaux et une nourriture insuffisante.

Dans un communiqué, le service pénitentiaire israélien affirme "fonctionner conformément à la loi et sous la supervision des autorités de contrôle officielles". Il ajoute qu’il "n’est pas responsable du processus judiciaire, du classement des détenus, de la politique d’arrestation ni des arrestations elles-mêmes".

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