Maroc: les appels se multiplient pour mettre fin à la domination du français

Une coalition nationale appelle à l’application intégrale du statut officiel de la langue arabe à l’occasion de la Journée mondiale de la langue arabe.

By
(Archive): Un cours de français à l'école primaire Oudaya de Rabat, au Maroc, le 31 janvier 2019. Photo prise le 31 février 2019. REUTERS / AFP

Une coalition marocaine a exigé mercredi la fin de la domination de la langue française dans l’éducation, l’administration et d’autres secteurs, soulignant la nécessité de renforcer l’usage de l’arabe.

Dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée mondiale de la langue arabe, la Coalition nationale marocaine pour la langue arabe a affirmé qu’un avenir linguistique plus inclusif dans le pays ne pouvait être atteint qu’à travers la mise en œuvre effective du statut officiel de l’arabe dans tous les domaines de la vie.

Elle a insisté sur la nécessité d’adopter une “politique linguistique claire et décisive” afin de faire de l’arabe la langue principale de l’enseignement, de la gouvernance, de la finance, des affaires et d’autres secteurs clés, tout en mettant fin à la prédominance du français.

La coalition a également réclamé que les institutions publiques et les entreprises privées soient tenues d’utiliser l’arabe ou l’amazigh dans les documents officiels, les services et la correspondance, conformément aux dispositions légales.

Arabe, langue officielle

Plusieurs organisations de la société civile ont critiqué le maintien de l’usage du français par les institutions de l’État, les organisations non gouvernementales (ONG) et les banques.

La Constitution marocaine stipule dans son article 5 que “l’arabe est la langue officielle de l’État, et l’État œuvre à sa protection, à son développement et à la promotion de son usage”, précisant que l’amazigh est également une langue officielle et fait partie du patrimoine commun de tous les Marocains.

Cependant, la poursuite de l’utilisation du français continue de susciter la controverse, notamment depuis l’entrée en vigueur, en août 2019, d’une loi sur la réforme de l’enseignement autorisant l’enseignement de certaines matières en français.

Cette politique a provoqué une vive opposition de la part de partis politiques et de groupes de la société civile, qui considèrent le français comme un héritage de la période coloniale et s’opposent à son maintien dans le système éducatif.

Lire aussi: Maroc : Désamour de la langue française, mythe ou réalité ?