Canada: des entreprises vendent des armes périmées aux FSR du Soudan
Cela constitue une violation des lois canadiennes qui interdisent l’exportation d’armes directement vers le Soudan ou via un pays tiers sans autorisation officielle.
Le quotidien canadien The Globe and Mail a révélé que les autorités au Canada enquêtent sur deux entreprises détenues par des Canadiens, soupçonnées d’avoir fourni aux Forces de soutien rapide (FSR) du Soudan du matériel militaire dont la date de péremption a expiré.
Des photos et des rapports de terrain provenant des zones de conflit au Soudan montrent la présence de véhicules blindés et de fusils de fabrication canadienne entre les mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide, alors même que les entreprises ne leur ont pas vendu ce matériel directement.
Cela constitue une violation des lois canadiennes, qui interdisent l’exportation d’armes vers le Soudan directement ou via un pays tiers sans autorisation officielle.
La région est le théâtre d’affrontements entre l’armée, dirigée par le président du Conseil de souveraineté transitoire Abdel Fattah al-Burhan, et les FSR dirigées par son ancien adjoint, Mohammed Hamdan Dagalo, surnommé ‘Hemedti’. Les FSR sont accusées d’avoir commis des atrocités dans la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, a affirmé que le Canada réévaluerait son respect des lois nationales et internationales, et que toute violation ferait l’objet de mesures fermes.
Interdiction d’armer le Soudan
En septembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé d’un an l’interdiction d’acheminer des armes vers la région soudanaise du Darfour où les combats se poursuivent entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide.
La résolution, adoptée à l’unanimité, maintient les sanctions imposées depuis 2005 en vigueur jusqu’au 12 septembre 2026. Elles comprennent un embargo sur les armes et des sanctions individuelles, telles que le gel des avoirs et l’interdiction de voyager, visant cinq personnes liées au conflit au Darfour.
La décision intervient alors que la guerre se poursuit au Soudan depuis avril 2023 entre l’armée et les Forces paramilitaires.
Selon le Conseil de sécurité, le conflit a provoqué une "catastrophe humanitaire massive", faisant des dizaines de milliers de morts, plus de 12 millions de déplacés et poussant des millions de personnes au bord de la famine.